RELANCE DU CLUB  DES ENTREPRENEURS MALIENS DE FRANCE : Ouvrir de nouveaux canaux pour renouer les relations d’affaires sur la base d’un partenariat respectueux

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Pour tenter de tourner la page de la crise politique qui n’en finit pas entre le Mali et la France, le Club des Entrepreneurs Maliens de France (CEMF) a repris du service en début novembre 2023. Et cela après 5 ans de léthargie pour diverses raisons. Ainsi, malgré la crise, les affaires continuent…et des opportunités économiques existent. Ces chefs d’entreprise franco-maliens veulent donc donner l’exemple en se fixant surtout comme objectif de réconcilier le Mali et la France.

Relancer ses activités pour tenter de tourner définitivement la page d’une crise qui n’en finit pas entre le Mali et la France et nuit bien évidemment aux  deux pays comme à leurs échanges économiques ! Tel est l’objectif visé par des chefs d’entreprise franco-maliens en relançant les activités du Club des Entrepreneurs Maliens de France (CEMF) en début novembre 2023.

Même s’ils sont nés en France ou arrivés depuis de longues années et possèdent bien souvent la double nationalité, tous les membres de ce très sélect club se disent «fiers» d’être Maliens… Diplômés et super-capés ou parfois autodidactes, ces patrons de la diaspora malienne sont aujourd’hui déterminés à faire le maximum pour leur pays d’origine, le Mali, qui traverse «une passe difficile», c’est le moins que 

l’on puisse dire… Et cela en tirant les leçons de leur réussite dans la vie et dans les affaires.

Après 5 ans de léthargie pour diverses raisons, les activités du CEMF ont été officiellement relancées lors d’un cocktail organisé à Paris le 4 novembre 2023. Selon les interventions,  ces entrepreneurs veulent avant tout que les affaires reprennent et que la France (leur pays d’accueil) prenne enfin «conscience du poids économique de la communauté malienne dans l’économie française»… Ils n’ont pas ainsi caché leur détermination à mettre les bouchées doubles pour atteindre les buts qu’ils se sont fixés à travers cette relance.

Le Chargé d’affaires de l’ambassade du Mali en France, M. Bakary Dembélé, a qualifié le cocktail de «grand événement du monde des affaires» et s’est félicité de la relance des activités d’un club qui doit «servir de creuset pour toutes les initiatives d’investissements de la diaspora malienne en France». C’est pourquoi, a-t-il ajouté, «je vous exhorte à plus d’abnégation et d’engagement pour transformer ces contraintes liées à la conjoncture internationale (pandémie de Covid-19, puis guerre en Ukraine) en atouts pour notre pays, le Mali». Pour M. Dembélé, «la voie du développement du continent africain passe par l’entrepreneuriat, la prise de risque et surtout l’investissement dans le secteur financier. Sans compter les autres qualités qu’il vous faut avoir et qui s’appelle la résilience et l’exemplarité dans les actes de tous les jours».

«Malgré la crise, les affaires continuent», a souligné Moussa Coulibaly qui fut l’initiateur de ce club d’affaires dès 2011. «Le but de cette relance du club et cette réunion ce soir (4 novembre 2023) à Paris est d’ouvrir d’autres canaux pour renouer les relations d’affaires avec la France en repartant sur de nouvelles bases plus saines faites de respect de partenariats gagnant/gagnant», a poursuivi l’homme d’affaires aux multiples casquettes. Il est en effet à la fois dans la Communication avec «Ethik Agency», le BTP et l’Immobilier. «Mise à part la Côte d’Ivoire, la plus forte communauté malienne hors d’Afrique se trouve en France et nous remercions la France pour son hospitalité… Mais c’est une réalité dont devraient également tenir compte les diplomates et les politiciens de nos deux pays qui ont une longue histoire commune», a rappelé M. Coulibaly.

«Je suis Malien, mais je vis et travaille en France depuis 2005… Mes enfants sont franco-maliens», a-t-il expliqué. Et d’ajouter, sous les applaudissements nourris de la salle, «les Maliens n’ont pas de problèmes avec les Français au Mali et vice-versa. Ce sont nos gouvernements et nos politiciens qui ne s’entendent pas… Nous devons donc surmonter tout cela et souhaiter de tout cœur reprendre de bonnes relations avec la France. C’est même mon vœu le plus cher. C’est pourquoi nous voulons être aujourd’hui les ambassadeurs de la réconciliation pour que les Français reviennent faire des affaires au Mali. Apportez-nous les ressources et la technologie et nous ferons ensemble des affaires avec vous».

«Nous voulons être le lien entre la France et le Mali. Politiquement, cela ne va plus, on le sait, mais cela ne doit pas arrêter le business car nous sommes liés à vie et obligés de travailler ensemble», a déclaré Abdoulaye Niangadou, le nouveau 

Président du CEMF. «Si un entrepreneur français veut investir au Mali, nous sommes là pour l’aider et, inversement, si un Malien veut faire des affaires en France, nous sommes aussi là pour lui faciliter son implantation», a-t-il assuré. Né au Mali et vivant en France depuis l’an 2000, M. Niangadou est très représentatif d’une diaspora franco-malienne très active dans les affaires qui marchent. De 2008 à 2021, il a dirigé «ABM Express», une entreprise de transport qui assurait la livraison de nombreux centres commerciaux, mais n’a pas survécu à la crise du Covid-19. Par la suite,  il a rebondi en 2021 en devenant cogérant associé de «AMABAT Transports». Et, parallèlement, il vient de créer sa propre société «LTI» (Logistique Transport International) qui a déjà ouvert une filiale à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

«Demain, peut-être, une autre filiale à Bamako quand la situation au Mali se sera enfin stabilisée et que tout ira mieux car ce qui nous anime avant tout c’est l’esprit d’entreprise», a-t-il ajouté. Et de confier, «la totalité de l’argent envoyé au Mali par l’importante diaspora malienne en France est bien supérieure à l’aide au développement». Une réalité qui doit interpeller le monde des affaires ainsi que les décideurs politiques du Mali et de la France. «C’est un lieu de rencontres, d’informations et d’échanges pour rompre l’isolement des chefs d’entreprise ; favoriser les contacts d’affaires et créer un réseau social destiné à partager des expériences et préoccupations communes, car l’union fait la force», a conclu le nouveau président du club, Abdoulaye Niangadou.

Considéré comme la véritable «cheville ouvrière» de la relance du Club, Sadio Diakité avoue aussi avoir «des liens très forts avec la France» où il s’est installé depuis 2000 tout en faisant la navette entre les deux pays. Comme bien des Maliens de la diaspora, il a plusieurs cordes à son arc. Ainsi, il est à la fois à la tête d’une entreprise de nettoyage, d’un restaurant à Montreuil et d’une société de transport au Mali. «Il y a une forte communauté malienne en France et beaucoup de doubles nationaux, dont certains ne connaissent même pas le Mali», a-t-il souligné. Dans son intervention, il a mis l’accent sur la volonté du CEMF de «les aider à investir au Mali en leur facilitant toutes les démarches administratives et en les mettant en garde contre certains mauvais plans à éviter». Il a rappelé à l’assistance que pour créer et développer une entreprise rentable en Afrique, il vaut mieux toujours bien savoir d’abord où on met les pieds.

«Nous voulons aussi reprendre le lien avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) comme avec le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) à Bamako… Puis nous reprendrons langue avec le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, dont l’antenne en France est présidée par M. Demba Diabira, pour initier une rencontre avec les élus français d’origine malienne qui sont plus nombreux qu’on ne le croit», a indiqué Sadio Diakité.

A noter que ce cocktail de relance a été rehaussé par un panel de haut niveau. Ainsi, se sont succédé à la tribune pour leurs témoignages,  Mme Adja Kanté, promotrice d’un Salon de coiffure en région parisienne ; M. Demba Dembélé, co-fondateur et DG de Danapay ; Mahamadou Traoré, patron de presse et directeur de l’Agence Africa Events ; Irahima Tounkara (PDG de Bin Bâtiments) ; Saba Traoré, promoteur de Faso Dibi à Montreuil ; et Mamoudou Traoré (MTM Sécurité) qui a prôné l’Union africaine tout en se définissant comme un «entrepreneur africain» !

Hamady Tamba 

Avec : Africa Presse Paris (APP)

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