Dans un communiqué publié le 26 décembre
2024, le ministère des Maliens établis
à l’Extérieur et de l’Intégration africaine
(MMEIA) a annoncé le naufrage, le 19 décembre
2024, d’une embarcation de fortune ayant fait
plusieurs victimes, dont des Maliens dans les eaux
territoriales marocaines.
Suite à cette tragédie et conformément à ses missions
de protection des maliens établis à l’extérieur,
le Département a procédé aux recoupements
d’informations auprès de différentes sources,
notamment les ambassades du Mali en Mauritanie et
au Maroc, les parents des victimes, les élus des localités
d’origine et de certains rescapés. Les passagers de
l’embarcation en direction de l’Espagne seraient au
nombre de quatre-vingt (80) personnes au départ,
dont seulement 11 survivants. Parmi les survivants,
on dénombre 9 Maliens. Il y a lieu de signaler que 25
jeunes maliens sont malheureusement formellement
identifiés parmi les victimes.
Le MMEIA a aussitôt mis en place une cellule de crise
pour le suivi de la situation afin de pouvoir rendre
compte au fur et à mesure que les informations
précises lui parviennent. Dans un communiqué
publié le 25 décembre 2024 sur les réseaux sociaux,
le Conseil régional de la jeunesse (CRJ) de Kayes a
confirmé ce drame. Les victimes sont originaires des
villages Tafaciriga, Marena Diombougou, Dioumou,
Kanamakoulou… Le président du CRJ-Kayes, M. Adama
Fakaba, a invité les jeunes à «abandonner l’immigration
irrégulière en s’inscrivant sur la voie légale». Il a aussi
déploré «le désœuvrement des jeunes de la première
région administrative du Mali» malgré les immenses
richesses qu’elle regorge comme l’or.
Ce drame a suscité la réaction de nombreuses
personnalités du pays. «La mort de 25 Maliens dans
un naufrage au Maroc rappelle la dangerosité de la
migration irrégulière et le désespoir des jeunes du
Mali», a déclaré (sur les réseaux sociaux) l’ancien
Premier ministre et président d’honneur du parti
Yelema, Moussa Mara. Et d’ajouter, «nous sommes
tous interpellés et chacun doit faire son possible pour
aider à améliorer la situation de notre jeunesse» !
«Ce drame nous interpelle tous et nous engage»,
a déclaré le Haut conseil des Maliens du Maroc
(HCM-M) dans un communiqué publié le 29 décembre
- Elle a assuré partager «la douleur» des proches.
«A travers ce drame, ce sont non seulement des vies,
mais aussi des espoirs brisés qui nous rappellent
la gravité de cette crise humaine», a déploré cette
organisation. Elle s’est engagée à «redoubler d’efforts
pour sensibiliser nos compatriotes aux dangers de
ces traversées clandestines. Nous renforçons nos
initiatives d’information et de soutien pour offrir des
alternatives sûres, dignes et viables à ce qui aspirent à
améliorer leurs conditions de vie».
Par contre, le HCM-M appelle à «une mobilisation
collective, non seulement de la diaspora malienne,
mais aussi des institutions de la République du Mali
et des organisations internationales pour lutter contre
les causes profondes de ces migrations périlleuses,
notamment le manque d’opportunités, les inégalités,
l’instabilité économique et sociale…» !
Région d’origine d’une grande partie des candidats
à la migration irrégulière, la région de Kayes est
fréquemment frappée par ce genre de tragédie. Ce
drame est survenu au moment où le gouvernement
malien est en train de déployer des moyens v
conséquents dans l’information, la sensibilisation et le
plaidoyer en faveur de la migration régulière. Selon des
statistiques publiées en fin d’année, plus de 10 400
Africains ont perdu la vie ou ont disparu en tentant de
traverser la Méditerranée en 2024 !
Naby