Ancien Aiglon (juniors de la couvée 2009 de Djibril Dramé et Mamoutou Kané dit Mouroulé), Souleymane Koné a réussi en France une très bonne reconversion comme préparateur physique. Et aujourd’hui, il ne rêve que d’une chose, faire bénéficier le Mali de son expertise, notamment au niveau des sélections de football des petites catégories. Au lendemain de la finale de la CAN 2023, remportée par la Côte d’Ivoire à domicile le 11 février 2024, il s’est prêté aux questions de Diasporaction. Il tire ici les enseignements de la participation du Mali à la CAN «Côte d’Ivoire 2023» (Les Aigles ont été éliminés par les Eléphants en quart de finale), des handicaps des jeunes footballeurs maliens et de ses perspectives de carrière.
Diasporaction : La CAN 2023 vient de prendre fin avec le sacre de la Côte d’Ivoire qui avait battu (2-1) le Mali en quart de finale. Comment jugez-vous la participation du Mali ?
Souleymane Koné : La participation du Mali a été un peu en dents de scie, surtout au niveau de la phase des poules. Nous avons vraiment commencé doucement et notre jeu n’était pas encore bien huilé. Mais, la sélection s’est progressivement améliorée et je pense que nous aurions dû nous imposer face à la Côte d’Ivoire en quart de finale.
–Qu’est-ce qui a manqué aux Aigles au cours de cette CAN ?
S.K : Nous avons manqué de réalisme dans les moments importants et de concentration dans certains moments. C’est ce qui nous a coûté l’élimination face à la Côte d’Ivoire. Nos joueurs se sont déconcentrés dans les moments où il aurait dû être mieux concentrés et surtout redoubler de vigilance. Malheureusement, nous l’avons payé cash !
-Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir préparateur physique ?
S.K : J’ai toujours été un joueur physique et athlétique. Je suis également convaincu que la partie physique et nutritionnelle/ complémentation est l’une des clefs de la performance. Malheureusement, que ce soit en club ou en Equipe nationale, ce volet n’est pas assez optimisé. Maîtrisant cela, je me suis naturellement dirigé vers la préparation physique avec une belle carte à jouer malgré ma jeunesse.
–Pourquoi tenez-vous tant à vous occuper des petites catégories du Mali ?
S.K : Je suis passé par la sélection malienne (U20) et je sais ce qui manque à nos jeunes sportifs, footballeurs notamment, par rapport à la préparation athlétique. Nous avons de très bons joueurs, mais nous ne tirons pas 100 % de leur potentiel. Ce sont des diamants bruts à polir. Mon but est de préparer des athlètes à disposition de l’entraîneur. Cela est très important d’autant plus qu’un bon travail chez les équipes jeunes permettrait assurément d’augmenter la qualité de l’équipe A.
–Beaucoup de nos jeunes joueurs ont du mal à confirmer leur talent à un certain âge. Est-ce que cela a un lien avec leur physique ?
S.K : Les choix de carrière et le manque de travail peuvent être des facteurs qui expliquent cette rupture dans l’ascension de nos footballeurs. Mais, comme je le dis toujours, il y a des choses que nous ne maîtrisons pas, notamment au niveau de la préparation physique.
-Qu’attendez-vous de la Fédération malienne de football ?
S.K : Je suis un ancien Aiglon (junior malien de 2009) et je me suis battu pour acquérir des compétences. Évoluant en France, je suis conscient de mes qualités et je veux contribuer à révéler les meilleurs jeunes maliens. Je suis actuellement au plus haut niveau national chez les 17 ans où je côtoie les meilleurs jeunes de France. J’aime mon pays d’origine et il faut savoir que, malgré ma jeune expérience, je suis déjà bien sollicité. Préparer les jeunes de mon pays serait donc une fierté car je maîtrise beaucoup de points importants. J’attends donc de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) qu’on me donne l’opportunité d’apporter ma modeste contribution à l’éclosion de jeunes talents, à la performance du football malien.
Propos recueillis par
Moussa Bolly