Le Ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine (MMEIA) est désormais lié au Programme «Tounkaranké» par une convention signée le lundi 9 septembre 2024. Le document a été paraphé par le ministre Mossa AG Attaher et l’initiateur du Programme, M. Cheick Sall. Cette initiative vise à lutter contre la migration irrégulière en mobilisant les ressources de la diaspora pour le développement des localités d’origine.
Apporter une réponse concrète aux défis liés à la migration irrégulière et mobiliser les ressources de la diaspora pour renforcer son rôle dans les localités d’origine afin de fixer sur place les potentiels candidats au départ ! Tels sont, entre autres, les objectifs visés par le Programme «Tounkaranké». Son initiateur, M. Cheick Sall, a signé une convention avec le Ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine (MMEIA) le 19 septembre 2024. A cette occasion, le Ministre Mossa Ag Attaher a mis en évidence la cohérence dudit programme avec les axes stratégiques de la Politique nationale de migration (PONAM) en termes de prévention de la migration irrégulière et de mobilisation de la diaspora pour le développement des zones de départ.

Le Ministre Mossa Ag Attaher et Cheikh Sall signant la convention sur le programme Tounkaranké visant à lutter contre la migration irrégulière en mobilisant les ressources de la diaspora
«Nul besoin de rappeler la contribution financière de la diaspora estimée à plus de 400 milliards, dépassant largement l’aide au développement. Pour les localités d’origine, cette contribution est d’une importance capitale car orientée vers le secteur social notamment la prise en charge des familles et la mise en place des infrastructures sociales de base telles que des écoles, des centres de santé, des adductions d’eau potable, des pistes rurales», a souligné le Ministre Ag Attaher. Il s’est dit aussi convaincu que la mise en place «d’opportunités d’insertion pour les jeunes constitue l’une des alternatives crédibles face à la migration irrégulière». Et c’est dans cette dynamique que s’inscrit largement le programme «Tounkaranké» engagé avec différents acteurs mobilisés comme les institutions bancaires, les sociétés d’assurance, la diaspora, des élus et des opérateurs économiques locaux ainsi que le gouvernement à travers le MMEIA.
La mise en œuvre des axes définis dans la convention signée avec l’Etat permettra de renforcer les actions de la Cellule technique de codéveloppement dont la mission principale est de mobiliser la diaspora autour de projets communautaires au niveau local. «C’est au regard de la pertinence du Programme Tounkaranké et de l’engagement personnel de son promoteur, M. Cheikh Sall, sur la problématique de la migration, nous avons jugé utile de conclure un partenariat fécond dans l’intérêt de tous», a assuré Mossa Ag Attaher. Selon lui, «la mobilisation de la diaspora constitue une réponse concrète aux défis liés à la migration irrégulière, notamment par le financement de projets dans des secteurs essentiels comme l’éducation et la santé…».
L’un des piliers de ce partenariat est la création d’emplois afin de dissuader les jeunes de quitter leurs communautés. «La meilleure sensibilisation contre la migration irrégulière, c’est l’exemple», a-t-il rappelé le ministre. Il faut souligner que le programme Tounkaranké a également signé des conventions de partenariat avec 58 maires de 5 localités (Kayes, Yélimané, Nioro du Sahel, Diéma et Kolokani) le 10 août 2024.
Dans sa présentation, Cheick Sall a expliqué que ce partenariat va se traduire par l’installation des points focaux au niveau des villages, la formation des magasins villageois ainsi que la constitution des comités de dix membres chacun. Il a aussi souligné la procédure de commande des produits dont les villages ont besoin. Il a surtout insisté sur le fait que ce programme va permettre de maintenir les jeunes dans leurs localités, de réduire l’exode rural et la migration clandestine. Sans compter qu’il va contribuer à une bonne gestion de l’argent envoyé aux familles et aux communautés par nos compatriotes de la diaspora. «Ils auront la possibilité de créer des comptes bancaires dans les trois banques et de consulter leurs soldes sur place», a précisé M. Sall. Les maires concernés se sont réjouis de cette initiative qu’ils voient comme un outil de développement local surtout en lien avec la diaspora et des localités de forte migration irrégulière.

Le programme Tounkaraké aussi signé une Convention avec 58 maires
Il faut également souligner que le programme est lié par un partenariat avec la Banque malienne de solidarité (BMS-SA) à travers le projet «un comité villageois, un compte bancaire». Première expérience du genre dans l’histoire du Mali, c’est un nouveau concept de développement à la base. C’est ainsi que les comités villageois de Gabou et de Yélimané ont officiellement reçu leur Relevé d’identité bancaire (RIB) le 10 mars 2023.
Moussa Bolly