Les défis balisés pour une gestion efficiente de la migration
Les rideaux sont tombés sur l’édition 2024 de la Journée internationale des migrants. Un événement célébré à Ségou du 19 au 21 décembre 2024. A l’issue des 72 heures de travaux, les participants ont formulé des recommandations fort pertinentes qui permettent de baliser les défis et d’élaborer des réponses efficientes aux problématiques posées.
Cérémonie de clôture de l’édition 2024 de la Journée Internationale des Migrants à Ségou
«Je suis un ministre satisfait parce que j’ai le sentiment que nos travaux de ces trois jours ont fait considérablement avancer la réflexion sur les enjeux migratoires, notamment sur le lien migration, genre et changement climatique» ! Telle est la conviction partagée par le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine (MMEIA), Mossa Ag Attaher, à la clôture de l’édition 2024 de la Journée internationale des migrants. «Nos travaux ont permis, de manière sereine, d’aborder les incidences des changements climatiques sur les personnes en mobilité en mettant en lumière les opportunités, les défis et en proposant des pistes de solution à travers plusieurs recommandations pertinentes», a-t-il ajouté. Les trois jours, selon les participants, ont permis de débattre des nombreuses opportunités que les migrations internationales offrent aux sociétés d’accueil, aux pays d’origine ainsi qu’aux migrants eux-mêmes.
Les partenaires ont célébré la Journée internationale des Migrants aux côtés d’autres acteurs à Ségou
Les participants et panélistes n’ont pas manqué de mettre en évidence, qu’avec des politiques volontaristes, les migrations internationales accompagnées peuvent être profitables à tous. Pour ce faire, il est indispensable de renforcer la protection des migrants, quel que soit leur statut migratoire, en mettant l’humain au cœur de nos actions. Tout comme il est nécessaire de renforcer le partenariat et la coopération entre pays d’origine, de transit et d’accueil en vue d’assurer une meilleure protection des personnes en mobilité conformément au droit international de la migration. Les acteurs de la gestion de la problématique de la migration ont également proposé des «mesures pertinentes pour renforcer la résilience des populations dans le contexte des changements climatiques, l’impact des migrations et pour la protection des couches vulnérables»…
Les partenaires ont loué les efforts que le Mali ne cesse de faire pour protéger et rapatrier ses migrants dans le monde
A la fin du rendez-vous «Ségou 2024», les participants ont formulé plusieurs recommandations pour mieux aborder les défis et inverser la tendance actuelle. Il s’agit, entre autres, de renforcer la protection des migrants conformément aux engagements internationaux ; d’améliorer les capacités des centres d’accueil de la Délégation générale des Maliens de l’extérieur (DGME) ; de promouvoir la coopération internationale sur les questions migratoires ; d’allouer des ressources aux programmes visant à réduire les migrations climatiques et à préparer les populations aux risques liés au climat… il a aussi été question d’assurer une coordination efficace et une meilleure communication sur les opportunités de renforcement de la résilience face aux effets des changements climatiques ; d’encourager les emplois verts et promouvoir une culture de respect de l’environnement, avec une application stricte des textes en vigueur ; d’élaborer un programme national de recherche sur les migrations pour éclairer les politiques publiques.
Les participants ont aussi recommandé l’accès des Maliens aux organisations internationales soit facilité par une stratégie nationale et la création d’une direction dédiée au sein du MAECI, dotée de ressources adéquates ; que soit encouragé les candidatures internationales et collaboration avec les pays de l’AES pour soutenir une position commune en l’absence de candidats concurrents ;
Accompagner les collectivités territoriales dans l’intégration de la migration dans les documents de planification locale ; organiser un forum national pour échanger sur la migration et le développement entre les régions maliennes ; promouvoir un dialogue structuré entre la diaspora et les collectivités territoriales ; mettre en place un mécanisme de référencement pour une prise en charge rapide des migrants vulnérables, y compris les victimes de traite ; soutenir les initiatives locales d’Activités génératrices de revenus (AGR) en faveur des femmes et des jeunes… figurent également en bonne place des recommandations.
Tout comme il a été recommandé de créer des cadres spécifiques pour les enfants migrants non accompagnés afin de garantir leurs protections et leurs réintégrations sociale ; promouvoir un dialogue de haut niveau entre les pays du l’AES et l’Afrique du nord sur les migrations ; mobiliser des champions écologiques pour sensibiliser et encourager des changements de comportement ; développer des instruments communs pour gérer la migration au sein de l’AES ; harmoniser les politiques migratoires des pays de l’AES pour faciliter la mobilité régionale ; organiser un forum régional sur l’état des lieux des dynamiques migratoires et le processus d’intégration au sein de l’AES ; renforcer les capacités des acteurs locaux pour prévenir et prendre en charge les violences basées sur le genre (VBG) ; améliorer l’accès aux services juridiques et médicaux pour les survivants de violences basées sur le genre.
Des recommandations fort pertinentes qui témoignent de la réussite et des progrès réalisés dans la célébration de la Journée internationale des migrants !
Moussa Bolly
Source:DiasporAction