Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Monsieur Mossa Ag Attaher a procédé, ce jeudi 7 novembre 2024, au lancement des projets d’insertion et de réinsertion en faveur des migrants de retour et des jeunes tentés par l’exil. La cérémonie officielle a eu lieu le jeudi 7 novembre 2024 dans un hôtel de la capitale en présence du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), Habib Sylla, et des bénéficiaires. Financée par un fonds de 100 millions de F CFA, cette initiative est perçue par les observateurs comme un geste fort de l’État en faveur de l’insertion socio-économique à travers 40 projets portés par des organisations de la société civile et des jeunes migrants de retour.
Le Ministre Mossa Ag Attaher remettant à un migrant son chèque d’insertion
«Dans la mission qui nous est confiée en faveur de nos migrants, dans la dédicace de cette noble tâche, nous ressemblons au cycliste qui roule sur une corde au-dessus d’un ravin. La seule option qui s’impose à lui est de pédaler pour avancer afin d’éviter la chute mortelle dans le vide». C’est par ce paradigme que le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, M. Mossa Ag Attaher, a introduit son discours à l’occasion de la cérémonie de lancement des projets d’insertion et de réinsertion en faveur des migrants de retour et des jeunes tentés par l’exil. Financé par un fonds de 100 millions de F CFA (sur le Budget spécial d’investissement), ce programme est un geste fort de l’État en faveur de l’insertion socio-économique à travers 40 projets portés par des organisations de la société civile et des jeunes migrants de retour. Il vise à permettre aux bénéficiaires d’entreprendre des activités génératrices de revenus (AGR).
Mme Aminata Dramane Traoré, présidente de la délégation spéciale de la Commune II, remettant à une migrante son chèque d’insertion
Face aux partenaires du gouvernement, aux représentants de la société civile et aux bénéficiaires, il a mis en exergue la nécessité de répondre aux aspirations de la jeunesse en lui offrant «des alternatives concrètes» à la périlleuse migration. Pour le ministre Mossa Ag Attaher, il est important de continuer à «pédaler» sans relâche afin d’offrir à nos bras valides des perspectives solides et durables. Et cette initiative est la preuve concrète de la détermination des autorités maliennes d’offrir aux jeunes du pays les moyens de réussir au bercail, au Mali, et ainsi prévenir les départs précaires. «Ce fonds, pris en charge par l’État à 100 %, permet d’offrir une nouvelle chance aux migrants de retour à travers le financement d’activités génératrices de revenus… Il est de notre devoir de créer les conditions pour leur offrir des emplois sur place ou des opportunités pour leur épanouissement», a précisé le ministre chargé des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine. «Ce fonds d’insertion et de réinsertion permet d’offrir une nouvelle chance aux migrants de retour à travers le financement d’activités génératrices de revenus… Ces projets constituent une preuve palpable que nous cherchons des solutions pérennes», a-t-il ajouté.
«Les actions que nous menons dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière, à travers l’accompagnement des migrants de retour et des candidats potentiels à la migration, constituent une longue chaîne et la cérémonie d’aujourd’hui en est un maillon important», a insisté le ministre. Dans son intervention, Mossa Ag Attaher a remercié les partenaires pour leur appui constant reflétant «la vision commune d’une migration mieux encadrée et d’une jeunesse malienne ancrée dans l’avenir du pays». La cérémonie a été clôturée par la remise officielle des chèques aux heureux bénéficiaires.
Pour sa part, le chef de mission de l’OIM au Mali, Dr. Boubacar Seybou, a souligné que «la réintégration des migrants est une question humanitaire, un vecteur de stabilité et de développement économique pour le Mali». Pour lui, «le retour réussi et durable des migrants contribue à renforcer la cohésion sociale et à promouvoir la résilience communautaire». Selon le chef de mission de l’OIM au Mali, ces projets mettent l’accent sur l’accompagnement psychosocial, la formation professionnelle et le soutien à l’entrepreneuriat. Il n’a pas manqué de rappeler que, depuis 2017, son organisation a facilité le retour volontaire de plus de 44 697 ressortissants maliens en toute sécurité et dans la dignité.
Dans la même démarche, l’OIM a signé un accord de coopération avec le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) pour créer des meilleures opportunités d’emploi en faveur des migrants de retour. La porte-parole des bénéficiaires, Mme Fanta Diarra a reconnu que cet appui leur permet de commencer une nouvelle étape après le retour au pays. Cet accompagnement, a-t-elle ajouté, permettra de générer plusieurs emplois directs et indirects.
La photo de famille à l’issue de la cérémonie de lancement des projets d’insertion et de réinsertion en faveur des migrants de retour…
Il faut rappeler que, dans la mise en œuvre de la Politique nationale de migration (PONAM), la réinsertion des migrants de retour constitue un axe stratégique du département. L’objectif des projets initiés par le gouvernement et ses partenaires est de favoriser une meilleure réinsertion et intégration socio-économique des migrants maliens de retour et de prévenir les départs irréguliers des jeunes en migration par la mise en place d’opportunités. Ces initiatives doivent permettre, entre autres, de mettre en place un dispositif d’information et d’accompagnement à la réinsertion des migrants ; faciliter leur réintégration socioprofessionnelle ; favoriser un meilleur accès aux mécanismes de financement, offrir un appui-conseil dans la mise en œuvre des projets d’entrepreneuriat et/ou d’investissements
Le ministre Mossa Ag Attaher a engagé les services compétents de son département et des départements partenaires à assurer «un réel suivi des activités des projets sur le terrain». Cela est d’autant important que la réussite des premiers projets permet aussi de perpétuer la chaîne en donnant la chance à de nouveaux migrants de retour au bercail !
Moussa Bolly