ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA MIGRATION : Un dynamique cadre d’échanges entre les autorités, les partenaires et la diaspora

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Au-delà des apports multiformes des migrants, la question de la migration irrégulière est devenue de nos jours une préoccupation majeure de notre époque. Et cela d’autant plus que des milliers de jeunes migrants, dont beaucoup d’Africains, périssent chaque année sur les routes migratoires, notamment dans le Sahara et dans la Méditerranée. Une véritable tragédie humaine qui ne doit laisser personne indifférente. Elle doit en effet «heurter la conscience universelle, interpeller tous en tant que gouvernants et en tant qu’êtres humains tout simplement». C’est conscient de cette responsabilité que le gouvernement malien organisé les  états généraux de la migration et cadre de concertation avec les Maliens établis à l’extérieur du 17 au 19 août 2023 à Bamako. Une rencontre qui a tenu ses promesses. 

Faire de notre diaspora un des leviers du développement économique, social et culturel ! Telle était l’ambition du gouvernement malien en organisant, avec l’appui des partenaires comme l’Organisation internationale de la migration (OIF), les  états généraux de la migration et cadre de concertation avec les Maliens établis à l’extérieur du 17 au 19 août 2023 à Bamako.  «Mobilités humaines, facteurs d’intégration, de développement et d’enrichissement culturel : Quelle contribution des Maliens établis à l’Extérieur à la refondation de l’Etat ?» était le thème de la rencontre.

Il ne s’agissait pas seulement de magnifier le rôle de la diaspora, mais aussi de recueillir toutes les préoccupations de la diaspora et de proposer aussi des solutions. Ainsi, pendant trois jours, les participants ont travaillé à établir un diagnostic des enjeux migratoires et présenter des initiatives concrètes pour promouvoir davantage le rôle de la diaspora dans le processus du développement national.

Il faut rappeler que ces assises se sont inscrites dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation de l’Etat (ANR) organisées du 27 au 30 décembre 2021. Il s’agissait surtout de créer les conditions d’une participation accrue de la diaspora malienne au développement socio-économique et au renforcement de la cohésion, de l’unité et de l’entente au sein des Maliens établis à l’extérieur et de réfléchir à des solutions communes durables face aux enjeux migratoires actuels. Pour le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, cette rencontre était «la traduction opérationnelle de l’attention des plus hautes autorités du Mali à l’égard de sa diaspora et des questions migratoires». 

De l’avis des participants, ces états généraux ont aussi illustré des actions concrètes entreprises ces derniers temps par leurs autorités maliennes. Il s’agit de la présence des représentants des Maliens établis à l’extérieur au Conseil national de transition (CNT), au Haut conseil des collectivités et au Conseil économique et social et culturel; la participation des Maliens établis à l’extérieur aux Assises nationales de la refondation de l’Etat, le renfoncement de la place des Maliens établis à l’extérieur dans la nouvelle constitution ; la participation qualitative et massive des Maliens établis à l’extérieur aux élections référendaires récemment organisées… 

Sans oublier l’accompagnement de plus de 10 000 migrants de retour dans le processus de réintégration durable à travers de projet de réinsertion; l’assistance à près de 15 000 Maliens en situation de détresse au cours des trois dernières années. Les travaux ont mis en évidence que les Maliens établis à l’extérieur, au-delà de leur contribution financière et technique, disposent d’une capacité réelle à dresser des ponts entre les pays d’accueil et d’origine pour faciliter à la fois les échanges économiques et les transferts sociaux. «Les migrants sont les vecteurs de la mondialisation où chacun dans la diversité participe à la formation et à l’harmonie d’une culture universelle»,  a rappelé le ministre Mossa Ag Attaher.

Ces assises ont démontré une fois de plus, si besoin en était, que les Maliens établis à l’extérieur constituent et constitueront incontestablement «une composante importante du capital humain national, un potentiel inestimable en termes d’expertises diverses dont le rôle dans le processus du développement est une réalité». Et surtout que leur engagement restera cette source atypique d’épargne mobilisable pour le financement du développement.

Moussa Bolly

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