DIALOGUE INTER-MALIENS À NEW-YORK : L’expertise de Mme Diakité pour valoriser les produits locaux

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Les questions économiques (Economie et Développement durable) ont occupé une place de choix dans les débats lors des différentes phases du Dialogue inter-Maliens. Selon beaucoup d’intervenants, il est temps que nous affichons enfin notre souveraineté par rapport à l’exploitation de nos richesses  pour impulser l’émergence socio-économique du pays. Cela suppose que nous puissions accorder plus d’importance à la transformation et à l’exportation de nos produits locaux. A New York, Mme Diakité Mariam Koné (Assistante du Représentant permanent du Mali auprès des Nations unies à New York et présidente fondatrice de l’Ong Wassa Karité ) a fait le plaidoyer pour le beurre de karité aujourd’hui très prisé dans l’industrie alimentaire, pharmaceutique et cosmétique. Voici des extraits de son intervention.

Le beurre de karité ne sent pas bon, c’est pourquoi nous ne l’utilisons pas. Alors que, très généralement, les pommades que nous préférons finissent par nous donner un cancer de la peau à la longue. Comme une compatriote l’a dit, il faut qu’on valorise nos produits locaux. Le beurre de karité est un bien meilleur produit et génial pour la peau comme pommade. Et, en plus, elle la rend très lisse en lui donnant plus d’éclat.

Pour valoriser nos produits locaux, il faut créer des accords de coopération et non des accords de compétition. Si les autres pays sont à l’avance sur le Mali, c’est parce que chez nous chacun ne pense qu’à soi. Il faut mettre fin à cela pour pouvoir avancer. Ailleurs, les gens savent s’oublier pour le bien-être commun. Les femmes quittent par exemple le Mali pour proposer du beurre de karité dans des foires. C’est un produit qui est très prisé sur le marché international car utilisé dans la cosmétique, l’agroalimentaire, dans les produits pharmaceutiques… Que ce soit en Europe, aux États-Unis ou partout ailleurs, le karité est prisé à cause de ses bienfaits.

Malheureusement, nos compatriotes qui quittent Bamako pour des foires refusent de prendre la marchandise de ceux ou celles qui ne peuvent pas s’y rendre. Chacun ne pensant qu’à soi, nous ne pouvons pas aller loin. Il faut que les femmes s’unissent et pas qu’autour du karité. A l’extérieur de leurs pays, les autres nationalités s’aiment et s’entraident. Mais, les Maliens sont très méchants entre eux ici. Il faut qu’on arrête ça. Si nous réfléchissons bien, Dieu a donné un avantage différent à chacun d’entre nous et si nous sommes unis et solidaires, on pourra avancer ensemble. 

Le Mali possède les 3/4 du karité dans le monde. Mais, c’est le Nigeria qui est en tête comme premier producteur mondial. Il est suivi du Burkina dont les populations viennent chercher les noix de Karité dans notre pays alors que nous sommes assises-là, les bras croisés, sans aucune volonté de travailler. On met le bâton dans les roues de ceux qui ont le courage de se battre dès qu’ils connaissent un début de réussite. Il nous fallait prendre du recul et avoir une occasion de parler de tout cela à cœur ouvert. C’est pourquoi le dialogue est très important. 

Ce Dialogue inter-Maliens (DMI) nous offre aujourd’hui l’opportunité d’en parler, d’échanger afin que chacun puisse exposer ses problèmes et pour que nous puissions mieux nous comprendre. Personne ne peut venir bâtir le Mali sans les Maliens. Il nous revient donc de nous donner la main pour bâtir un Mali meilleur. Pour ça, il faut par exemple que les femmes s’unissent pour ne faire qu’Une.

Il y a de cela quelques années, j’ai participé à une initiative pareille intitulée le «Dialogue de Bordeaux, la nouvelle école d’Athènes» (France). J’y étais en tant que «Grand invité étranger». J’ai vu des gens y défendre leur business et promouvoir la manière dont ils travaillent dans la solidarité pour mieux avancer. C’est ce que je voulais dire à tous les Maliens, quel que soit votre domaine d’activité, il faut qu’on s’entraide à les développer, à aller de l’avant pour contribuer à l’émergence socio-économique du Mali en créant par exemple beaucoup d’emplois.

Moussa Bolly

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