ASSASSINE EN FRANCE :La dépouille d’Aboubakar Cissé rapatriée dans une atmosphère d’intense émotion

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Assassiné à l’arme blanche (57 coups de couteau) dans une mosquée en France, le corps d’Aboubacar Cissé a été rapatrié au Mali le 8 mai 2025 pour y être inhumé. Sa dépouille a été accueillie à l’aéroport international «Modibo Kéita-Sénou» par les ministres Mossa Ag Attaher (ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine) et Mahamadou Koné (ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes) en présence de ses proches. Le gouvernement malien et la famille du défunt ont demandé aux autorités françaises que «la justice aboutisse» sur ce crime.

Aboubakar Cissé, poignardé à 57 reprises dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard), en France

«C’est avec une profonde émotion que nous avons accueilli la dépouille de notre compatriote Boubacar Cissé, assassiné en France dans des circonstances tragiques», a déclaré avec beaucoup d’amertume Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine. Avec son collègue Mahamadou Koné (ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes), ils ont accueilli la dépouille du jeune compatriote arrivée à Bamako le 8 mai 2025 aux environs de 1h du matin. «Depuis ce drame, le gouvernement est resté mobilisé aux côtés de la famille Cissé», a-t-il confié à la presse. «J’ai accompagné sa famille, aux côtés de mon collègue ministre des Affaires religieuses et du Culte, des membres du Conseil national de transition (CNT), de mon cabinet et de nombreuses personnalités venues lui rendre hommage», a-t-il ajouté. Et le ministre poursuivre, «Boubacar Cissé était un homme de foi, un digne fils du Mali, connu et respecté par la communauté. Son assassinat, le vendredi 25 avril 2025, au sein même de la mosquée de La Grand-Combe en France, est un acte ignoble que je condamne fermement».

Les ministres Mossa Ag Attaher et Mahamadou Koné à l’accueil de la dépouille d’Aboubacar Cissé le 8 mai 2025

Le jeune Malien a été tué de dizaines de coups de couteau le 25 avril pendant sa prière dans la mosquée de La Grand-Combe (sud de la France) par un Français de 20 ans qui s’est rendu dans un commissariat en Italie après une fuite de trois jours. Né au Mali en 2003 et arrivé en France une quinzaine d’années plus tard en tant que mineur non accompagné, Aboubakar Cissé était originaire de la région de Kayes (sud-ouest). Sa dépouille est arrivée au bercail accompagnée par le Consul général du Mali à Lyon, Sory Kaba Diakité. Elle a été accueillie à l’aéroport international «Modibo-Kéita-Sénou», par les membres du gouvernement, la famille et une foule de musulmans avant d’être amenée à la mosquée de Garantibougou pour les prières. Elle (dépouille) a pris la route de Yaguiné, son village natal (à 600 km) situé à l’ouest de la capitale malienne, où il a été inhumé dans l’intimité familiale.

C’est dans une atmosphère empreinte de vive émotion et de recueillement que le corps d’Aboubacar Cissé a été accueilli à Bamako en présence notamment de sa mère biologique. À la descente de l’avion, une brève cérémonie de prière a été organisée sur le tarmac. Des paroles de réconfort ont été adressées à la famille et des bénédictions ont été formulées pour le repos de l’âme du disparu. Le corps a ensuite été transporté sous escorte vers son domicile familial pour les rites funéraires dans la stricte tradition musulmane ce matin à Bamako.

«J’avais commencé à composer des chants pour le retour de mon fils pendant les prochaines vacances», dixit Cissé Fatoumata Diagouraga, mère d’Aboubakar

L’émotion a été accentuée par la présence et le témoignage de Cissé Fatoumata Diagouraga, mère d’Aboubakar. «Je suis la mère d’Aboubacar qui était mon fils aîné. Je n’ai que reconnaissance et gratitude à l’égard des Maliens. Je n’ai plus de larmes pour pleurer et je pense que je ne suis même plus autorisée à verser des larmes parce que le monde entier a pleuré mon fils. On l’a pleuré et on a loué ses qualités en lui rendant hommage aux quatre coins du monde», a-t-elle témoigné avec foi et courage. «Je me console donc en voyant que, au-delà de ma personne, la condamnation a été planétaire. Cela atténue ma douleur de mère», a-t-elle ajouté. Et de rappeler, «Aboubacar avait promis de venir me voir en vacances et j’avais commencé à composer des chants pour la circonstance».

Une cérémonie de prière a eu lieu ce 8 mai à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, le jeune Malien tué dans une mosquée en France le 25 avril 2025

Aboubakar est retourné à son Seigneur dans la maison d’Allah, un lieu béni parmi tous. En France, on s’est disputé la dépouille au point que le très pieux défunt a bénéficié de trois prières Janaza (prières mortuaires) avant de quitter le sol français pour Bamako où la dépouille est arrivée le jeudi 8 mai 2025 aux environs de 1h du matin. Et à chaque étape, une foule nombreuse était présente pour lui rendre un dernier hommage. Des centaines de croyants ont uni leurs prières pour lui, témoignant de l’amour d’Allah à travers l’amour des hommes. Peu de personnes ont ce privilège. Qu’Allah lui accorde sa miséricorde infinie et l’élève parmi ses serviteurs rapprochés.

Prière mortuaire de feu Aboubacar Cissé à la Grande mosquée de Paris par la communauté musulmane de France

Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers la France en espérant que justice sera rendue à Aboubacar Cissé. «Nous avons envie de voir les autorités françaises s’investir pour que la justice aboutisse et faire toute la lumière sur cette affaire», a déclaré Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, le 8 mai 2025 après avoir reçu la dépouille de son jeune compatriote. Il a en tout cas tenu à assurer la famille éplorée que le gouvernement «suit attentivement l’évolution de l’enquête, en étroite collaboration» avec les représentations diplomatiques et consulaires maliennes en France. «La lumière doit être faite sur ce drame. Que justice soit rendue», a insisté Mossa Ag Attaher.

Extradé en France, le meurtrier d’Aboubakar Cissé a été mis en examen le 9 mai 2025 pour «assassinat à raison de la race ou de la religion» et écroué. À noter qu’Olivier Hadzovic s’était rendu aux autorités italiennes trois jours après le meurtre de notre compatriote. Il est accusé d’avoir poignardé le fidèle 57 fois en disant avec un discours de haine, «ton Allah de merde» !

Moussa Bolly

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