La France connaît ce jeudi une nouvelle journée de mobilisation sociale, la deuxième en huit jours, marquée par des perturbations dans les transports, des écoles fermées et des actions de blocage. Les manifestants entendent dénoncer les choix budgétaires du gouvernement et accentuer la pression sur le Premier ministre Sébastien Le cornu.
Dès 7h, les autorités ont recensé 42 actions, dont 25 sur la voie publique, rassemblant environ 1.200 personnes. À Paris, le lycée Maurice-Ravel (20e arrondissement) a été bloqué par près de 300 élèves brandissant des pancartes “bloque ton lycée contre l’austérité”. À Marseille, plusieurs tentatives de rassemblements ont été rapidement dispersées, parfois avec des gaz lacrymogènes, notamment dans le quartier portuaire de la Joliette.
Le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a fait état d’une tentative de sabotage déjouée sur un réseau d’eau en Martinique et de plusieurs points de blocage levés en région parisienne.
Transports et écoles touchés
La RATP a confirmé des perturbations conformes aux prévisions, la plupart des métros et RER ne circulant qu’aux heures de pointe. Dans les écoles, un tiers des enseignants seraient en grève, tandis que le trafic Intercités connaît également de fortes perturbations.
Au total, les autorités anticipent jusqu’à 900.000 manifestants à travers le pays, bien plus que lors de la mobilisation du 10 septembre (200.000 participants selon le comptage officiel). Pas moins de 250 cortèges sont annoncés, de Montpellier à Lille en passant par Rennes et Saint-Malo.
Présence syndicale et politique
Les neuf principaux leaders syndicaux mèneront le cortège parisien, qui partira à 14h de la place de la Bastille vers la Nation. Plusieurs figures de gauche rejoindront les défilés, à l’image de Jean-Luc Mélenchon, attendu à Marseille.
Dispositif sécuritaire renforcé
Environ 80.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés, appuyés par drones, véhicules blindés et canons à eau. Les autorités redoutent une “convergence des violents” et des risques de débordements.
Les pharmaciens participent également au mouvement, protestant contre la réduction des marges sur les médicaments génériques : près de 90 % des officines devraient rester fermées.
Une colère persistante
Malgré les gestes d’apaisement du Premier ministre — abandon de la suppression de deux jours fériés et fin des avantages à vie pour les anciens chefs de gouvernement — la mobilisation reste intacte. Les revendications portent sur la réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales, le financement des services publics, ainsi que la justice fiscale. Le souvenir de la réforme des retraites de 2023, imposée sans vote, continue d’alimenter la contestation.
rédaction
diasporaction.fr