Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine (MMEIA) a présidé le 19 août 2024 la cérémonie de signature d’une convention entre son département et le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Cet accord marque une étape significative dans la mise en œuvre du Projet d’Appui à la capitalisation du programme TOKTEN pour un développement social et inclusif. La cérémonie a également enregistré la présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Bouréma Kansaye.
Contribuer à la mise en œuvre des recommandations issues des Assises nationales pour la refondation de l’Etat (ANR), des Etats généraux de la migration et de la Politique nationale de migration (PONAM). Tel est l’objectif visé par la relance du programme TOKTEN à travers une nouvelle initiative intitulée «Projet d’appui à la capitalisation du programme Tokten pour un développement social et inclusif».

Le Ministre Mossa Ag Attaher et Maleye Diop, Représentant Résident du PNUD au Mali, échangeant les documents de la convention du Projet d’appui à la capitalisation du programme Tokten
Elle a été officiellement lancée le 19 août 2024 à travers la signature d’une convention entre le ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine (MMEIA) et le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Il traduit la volonté des autorités maliennes et des PTF (Partenaires techniques et financiers) du pays de renforcer les liens entre migration et développement au Mali, en mettant un accent particulier sur la mobilisation de la diaspora intellectuelle pour contribuer au développement national dans des domaines stratégiques tels que la résilience face au changement climatique, l’investissement productif, et la réinsertion des migrants de retour.
En plus de la consolidation des phases antérieures du Tokten, ce projet ambitionne de s’élargir à d’autres domaines au cœur de la migration et du développement. Il s’agit notamment de la promotion de l’investissement productif de la diaspora malienne ; du renforcement de la résilience des populations dans les zones de départs affectées par les effets du changement climatique ainsi que de la réinsertion des migrants de retour et la prévention de la migration irrégulière ; de la promotion de la coopération décentralisée à travers les «ambassadeurs de la diaspora».
Ce «Projet d’appui à la capitalisation du programme Tokten pour un développement social et inclusif» va contribuer à la mise en œuvre du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières. Tout comme il va contribuer à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Dans son allocution, le ministre de Tutelle a rappelé que «la migration constitue de nos jours un véritable enjeu qui implique l’engagement de plusieurs acteurs notamment les Etats, les Collectivités territoriales, les Organisations internationales, les entreprises…». Et cela d’autant plus que le mouvement migratoire ne cesse de prendre de l’ampleur dans le monde.
Ainsi, le nombre de migrants internationaux a atteint 281 millions de personnes en 2020 (selon les Nations unies), soit 3,6 % de la population mondiale. Pendant la même période, le Bureau international du travail (BIT), estimait à 169 millions de personnes le nombre de migrants internationaux faisant partie de la population active en âge de travailler et représentaient 62 % du nombre total de migrants internationaux.
Un apport financier conséquent à la satisfaction des besoins sociaux cruciaux des populations
«Dans le contexte actuel, il apparaît clairement que la diaspora est l’un des plus grands bailleurs de fonds de nos pays au regard des volumes de la manne financière transférée. Cet apport financier offre des moyens conséquents de subsistance à des millions de foyers dans la prise en charge des besoins sociaux de base des populations d’origine», a souligné Mossa Ag Attaher. C’est pourquoi, a-t-il indiqué, les actions du gouvernement dans le secteur de la migration visent à «renforcer les liens entre migration et développement à travers le renforcement des capacités de nos institutions publiques afin de mieux interagir avec les diasporas et créer les conditions favorables pour leur pleine mobilisation». Par ailleurs, a poursuivi le ministre Ag Attaher, «ces actions visent à intégrer dans ce processus l’ensemble des acteurs, notamment les associations de migrants, les ONG et les collectivités territoriales».
«Parlant spécifiquement des intellectuels et experts de la diaspora, cibles du programme Tokten, je dirai qu’ils jouent un rôle majeur dans le développement du Mali de par leur contribution dans le renforcement des capacités des ressources humaines nationales dans leur différents domaines de compétences», a reconnu le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine.
Le ministre n’a pas manqué de rappeler que «la diaspora intellectuelle et technique constitue un atout pour notre pays». C’est d’ailleurs fort de ce constat que le gouvernement et le Pnud ont initié en 1998 un partenariat dynamique pour promouvoir le transfert des compétences intellectuelles de la diaspora à travers le programme Tokten dans le but de soutenir l’Université du Mali qui venait d’être créée en 1996. A près plus de vingt ans d’expérimentation de mobilisation de la diaspora intellectuelle malienne à travers cette initiative, Mossa Ag Attaher s’est réjoui des résultats notoires atteints au niveau de plusieurs secteurs, notamment, l’Enseignement supérieur, technique et professionnel, l’Agriculture, la Santé et le Secteur privé.

La photo de famille à l’issue de la cérémonie de signature de la Convention du Projet d’appui à la capitalisation du programme Tokten
«Au regard des acquis du partenariat de mon département avec le PNUD, le rôle vital des intellectuels de la diaspora dans le processus de développement national n’est plus à démontrer à travers le renforcement des capacités des ressources humaines. C’est pourquoi se pose aujourd’hui pour nous l’impérieuse nécessité de consolider et renforcer les fastueux acquis de ce riche partenariat», a précisé Mossa Ag Attaher.
Pour sa mise en œuvre, le MMEIA et le PNUD mettront en place un fonds commun de démarrage de 500 millions de francs Cfa. «L’intérêt accordé au Tokten par le gouvernement s’est illustré par un soutien institutionnel et financier constant de sa création en 1998 à ce jour. C’est le lieu pour moi, de réaffirmer cet engagement de l’Etat pour faire de la migration un atout pour le développement du Mali», a assuré le ministre Mossa Ag Attaher. Il a donné l’assurance que le gouvernement jouera «toute sa partition» pour l’atteinte des objectifs de ce projet dont la signature fait l’objet de la présente rencontre.
Il s’est réjoui de la constance de l’appui du Bureau pays du PNUD pour son soutien constant au programme Tokten en vue de sa continuité. Il a aussi salué la présence de son collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Bouréma Kansaye. Ce dernier a eu «des mots aimables à l’endroit des intellectuels de la diaspora pour leurs contributions à l’épanouissement de nos universités». Et le ministre Mossa Ag Attaher de conclure en réaffirmant sa conviction que «ce projet d’appui contribuera à renforcer notre stratégie de mobilisation de la diaspora pour le développement et répondra aux causes profondes de la migration» !
Moussa Bolly