SELON UNE ENQUÊTE DE LA BCEAO : La diaspora malienne a envoyé 793 milliards de F CFA au pays en 2022

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La représentation nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) a rendu public le 21 décembre 2023 les résultats de son enquête sur les transferts de fonds des migrants  maliens vers le pays. C’était à l’occasion de la journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali par la BCEAO. Il ressort de l’étude que les Maliens de l’extérieur ont envoyé 793 milliards de F CFA au pays en 2022, dont 68 % provenant de la France.

C’est sous le thème de «la vulgarisation des résultats de l’enquête sur les transferts de fonds des travailleurs migrants» qu’a été célébrée la journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Pour  avoir une meilleure estimation de l’argent envoyé par la diaspora des différents pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), la Banque centrale a mené une enquête dans les huit pays membres. Au Mali, les investigations ont été menées par l’Institut national des statistiques (INSTAT), le service technique de l’Etat chargé de l’élaboration des données statistiques du pays. Cette enquête a été menée auprès de 700 ménages à Bamako et environs ainsi que dans les régions de Kayes et Sikasso. Elle a été par la suite étendue aux autres régions du pays. 

Il ressort des résultats (publiés fin décembre 2023) que le nombre des Maliens établis à l’extérieur est estimé à plus de 4 millions de personnes. Ce chiffre prend en compte les première et deuxième générations de migrants ainsi que leurs descendants. Sur ce nombre 2,7 millions de nos compatriotes résident en Afrique et le reste est éparpillé à travers le monde. Cette forte diaspora est un atout car elle est très dynamique et contribue fortement à l’économie du pays à travers la prise en charge des besoins des ménages ainsi que par des investissements personnels et communautaires. 

D’après le rapport de la BCEAO, les fonds envoyés par la diaspora malienne en 2022, par les canaux  formels et informels, sont estimés à 793 milliards de F CFA, faisant d’elle la première source de mobilisation de financements extérieurs devant l’aide publique au développement. L’enquête précise que 80 % des envois sont effectués par les canaux formels que sont les banques, les services de télécommunication et les services internationaux de transferts. Le reste des envois s’effectue par la voie informelle. 

L’enquête relève que s’il y a plus de Maliens de la diaspora en Afrique, ceux vivant en Europe envoient plus d’argent. Ainsi,  68 % des fonds envoyés proviennent de France, 11 % de  Côte d’Ivoire, 5,1 % d’Espagne, 5 % du Gabon. Ils sont suivis de l’Italie, du Sénégal, du Congo Brazzaville… Il ressort toujours de la même enquête que 67 % des fonds sont utilisés dans la consommation courante des ménages bénéficiaires et 12 % investis dans l’immobilier notamment  pour la construction de logements… La santé, l’éducation, le social… sont les autres secteurs où les fonds sont dépensés.  

Pour les auteurs de l’étude de la BCEAO, «les fonds envoyés constituent une source de revenus stables pour beaucoup de ménages, notamment en milieu rural où ils servent à soutenir les initiatives agricoles et à acquérir du complément alimentaire». En plus de la consommation courante des ménages, la diaspora contribue aux projets d’investissements et de construction d’infrastructures socio-économiques de base comme les centres de santé, les adductions d’eau, les lieux de prières, les écoles…

Elle contribue ainsi à l’amélioration des conditions de vie des concitoyens ; participe significativement à la réduction de la pauvreté, à l’équilibre de la balance de paiements et à l’augmentation du taux de bancarisation. Sans compter que les envois constituent également une source stable de devises pour les banques. Mais, à l’avenir, le gouvernement doit aussi veiller à ce que les migrants investissent judicieusement dans des secteurs porteurs de valeurs ajoutées pour la croissance et favorables à la création d’emplois. C’est en tout cas un tremplin pour booster la croissance économique si cette aubaine est judicieusement investie !

Naby

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