SALIF KEITA, ARTISTE :De nouvelles couronnes pour une carrière toujours ascendante

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En 2018, à l’occasion de la sortie de «Un autre blanc», le Rossignol du Mandé avait annoncé vouloir mettre fin à sa carrière artistique. Dans la foulée, il avait même prévu un concert d’adieu à Fana, en hommage à Ramata Diarra, une jeune albinos décédée quelques mois plus tôt. Heureusement pour les mélomanes, surtout pour les fans du crooner, Salif Kéita est revenu sur sa décision et a gratifié le showbiz d’un autre chef-d’œuvre sorti le 11 avril 2025 : So Kono (à l’intérieur de la pièce en mandingue) ! Une œuvre qui lui a déjà valu un disque de platine à Paris, en France. Cerise sur le gâteau, l’artiste a aussi reçu un «Disque d’or» et un double «Disque de diamant» pour le remix de «Yamore» avec Moblack, Benja (NL), Frank Fala et Cesária Évora.

À 75 ans, l’une des icônes de la musique continue d’éblouir et de surprendre le showbiz mondial ! En effet, Salif Kéita a récemment reçu un «Disque d’or» et un double «Disque de diamant» pour le remix de Yamore avec Moblack, Benja (NL), Frank Fala et Cesária Évora. La cérémonie de remise des distinctions a eu lieu le 26 mai 2025, dans les prestigieux locaux de Universal Jazz France.

Salif Kéita, le Rossignol avec l’une de ses distinctions remises à Paris, en France

Quelques jours auparavant, on apprenait que la «voix d’or de l’Afrique» avait reçu un «Disque de platine» pour son nouvel album, «So Kono». Cette distinction lui a été remise lors de son concert du 21 mai 2025 au Trianon de Paris qui affichait complet depuis des mois. «Un moment magique avec un Salif Kéita au sommet de son art», a commenté un confrère français. Un critique de renchérir, «c’est un honneur bien mérité pour un artiste qui incarne l’âme et la richesse de la musique africaine».

Des distinctions amplement méritées par une star qui vient d’enrichir le showbiz d’un nouveau chef-d’œuvre acoustique, «So Kono» (à l’intérieur de la pièce en mandingue) sorti le 11 avril 2025. Produit par «No Format» et Laurent Bizot, c’est un album de neuf titres (Aboubakrin, Awa, Tassi, Kanté Manfila, Chérie, Soundiata, Laban, Tu vas me manquer et Proud) dont une reprise de «Awa». Une dédicace à l’une de ses fidèles amies et, à travers elle, à «toutes les femmes qui élèvent le monde et laissent une trace dans nos vies».

Salif Kéita (à droite) et Cheick Tidiane Seck, deux monstres sacrés de la musique malienne

Des chansons reprises avec des arrangements fascinants sur un album enregistré dans la totale sobriété entre Bamako et Kyoto, au Japon. «J’ai enregistré des titres en toute intimité dans ma chambre d’hôtel à Kyoto, au Japon, seul avec ma guitare et entouré de musiciens fidèles comme Badiè Tounkara au ngoni et Mamadou Koné à la calebasse», déclarait-il sur ses réseaux sociaux à la veille de la sortie mondiale de l’album. L’accueil est chaleureux. «Le légendaire chanteur Salif Kéita fait son grand retour avec So Kono, un album acoustique profondément intimiste», s’est réjoui un critique. Pour un autre, «la voix d’or de l’Afrique se dévoile pour la première fois dans un format acoustique épuré, renouant avec ses racines et sa guitare, son instrument de toujours». Sur So Kono, révèle un 3ᵉ, «Salif Kéita révèle une nouvelle facette de sa voix. Elle est plus cuivrée, plus profonde. Les morceaux transportent. Les rythmes africains y résonnent fort…».

Il est vrai que cet opus dépasse de loin tout ce dont nous avait habitué l’artiste dans le registre acoustique. Jusque-là, il avait habitué les mélomanes à des singles et des prestations acoustiques lors de ses nombreuses tournées en balayant toujours du revers de la main l’idée de réaliser tout un album dans ce registre. «Je ne suis pas guitariste ; j’utilise la guitare pour composer», disait-il pour justifier sa réticence. Pourtant, en 2023, lors du festival «Kyotophonie» (organisé au Japon par la photographe Lucille Reyboz et encouragé par le producteur Laurent Bizot de Nø Førmat), quelque chose a visiblement changé. Entouré de la spiritualité d’un temple zen et soutenu par ses fidèles musiciens (Badiè Tounkara au ngoni et Mamadou Koné aux percussions) «Salif a accepté de se dévoiler comme jamais auparavant».

Le titre générique «So Kono», selon des critiques, reflète à la fois «la simplicité et la profondeur» de cet album atypique. Enregistré en partie dans l’intimité de sa chambre d’hôtel à Kyoto, a rappelé un critique, «So Kono capture l’essence même de Salif Kéita : une voix puissante, façonnée par les épreuves et les voyages, sublimée par des arrangements minimalistes». Mêlant classiques revisités et compositions inédites, a-t-il ajouté, «cet album résonne comme une œuvre sincère et intemporelle, réaffirmant pourquoi Salif Kéita est considéré comme l’un des plus grands chanteurs vivants, toutes cultures et tous continents confondus».

Ce chef-d’œuvre a donc déjà valu au Rossignol du Mandé un disque de platine à Paris (France) où il s’est produit le 21 mai 2025. À cette occasion, «Le Trianon» affichait complet, car le public attendait la légende. Pour des observateurs, «cette récompense» célèbre une œuvre qui est «une véritable anthologie». Fasciné par l’album, un critique avait souligné que«les mélodies de So Kono touchent le cœur». En tout cas, le 21 mai 2025, le public a été conquis au Trianon. Très applaudi avec chaque chanson, Salif Kéita a prouvé qu’il reste «une légende vivante» ; une «icône» dont le talent ne cesse de traverser et de conquérir les générations. «Sa musique unit les peuples. Cette soirée restera gravée dans les mémoires», a avoué un confrère français. Et d’ajouter, «bravo à cette légende de la musique africaine ! Fierté du Mandé, fierté de l’Afrique».

Salif Kéita et sa disque de platine remise à Paris, en France

L’artiste est présentement en tournée de promotion de cet album qui fera date dans le showbiz. Une tournée dont l’avant-goût a été donné le 21 mai 2025 au Trianon de Paris et le 26 mai 2025 au «Philharmonie d Luxembourg» avec un public chaud qui a réservé au Rossignol et à ses instrumentistes un accueil  chaleureux. Une prestation de très haute standing, notamment avec une époustouflante version acoustique de «Laban» qui fat buzz sur des sites comme Youtube.

Entre «Soro», le premier album sorti en 1987 (produit par Syllart de feu Ibrahima Sylla) et «So Kono», Salif Kéita est resté sur cette courbe ascendante, faisant de chaque œuvre une véritable surprise pour les mélomanes qui ne cessent de l’adouber à travers le showbiz. Et, visiblement, ils ne sont pas encore au bout des surprises que leur réserve le crooner, le «Cheval blanc» du Mandé !

Moussa Bolly

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