SAFI DIABATÉ, ARTISTE-CANTATRICE :Une rossignole sous l’inspiration de l’éros

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Elle est de retour depuis le 5 février 2025 avec un savoureux ​et délicieux single qui a aussitôt fait fureur sur les plateformes avec notamment 1 284 259 vues sur Youtube en 4 jours. Elle ? Safi Diabaté, la coqueluche de la scène musicale malienne ces dernières années. Disponible sur les plateformes de téléchargement depuis le 5 février 2025, «Sékouba» (88 prod.net) est son dernier single. C’est l’histoire d’un don juan qui a brisé beaucoup de cœurs avant d’être pris dans son propre jeu et se morfondre dans le goumin, son chagrin d’amour. Porté par un magnifique clip, ce titre rend hommage à tous ceux qui ont souffert dans une relation.

«Tiranké», «Serre Kaba», «Zone interdite», «Sékouba»… Ce sont les nouvelles créations de la coqueluche de la scène musicale malienne, Diabaté Safi Diabaté, «Madame Momo» (épouse de Madou Sidiki Diabaté, le célèbre joueur de kora). Des chefs-d’œuvre artistiques qui se distinguent non seulement par des arrangements atypiques, mais aussi par les thèmes des chansons.

Safi Diabaté est fière de sa descendance

Le dernier single en date, «Sékouba, est l’histoire d’un don juan qui a bris​é beaucoup de cœurs avant d’être pris dans son propre jeu et de se morfondre dans le goumin. Des œuvres dans la même veine que celles qui lui ont assuré la conquête du showbiz national il y a quelques années. Comme «Aw ni sou, aw ni sou» dont le clip officiel a dépassé les 11 millions de vues en 2 ans sur Youtube. C’est aussi le cas de «A ka oui» (au moins 7,8 millions de vues sur Youtube en 4 ans), «Mon ex» (6,2 millions de vue en 2 ans), «Barika», «Amour, qui est-tu ?», «Dogoli Bana»…

Chacun de ces singles ont réussi à insuffler une dynamique nouvelle à la carrière de cette rossignole. En quelques années, elle ​ a ainsi réussi à s’imposer comme une tête d’affiche de la scène musicale malienne dont le «fan’s club» ne cesse de s’agrandir. Aujourd’hui, elle affiche une maturité artistique qui la hisse au-dessus de la mêlée, des histoires de griottes en manque d’inspiration de fans. La force de Safi, c’est son inspiration qui tourne ces dernières années autour de l’amour, du patriotisme. L’amour ! Oui ! Qui n’a pas senti la chaire de poule en écoutant  «Doussoukounin» ? Un titre sorti en 2017 et qui a fait le bonheur des amoureux sur les pistes de danse des discothèques. Il a longtemps volé la vedette à toutes les chansons dans les hits des radios et aussi dans les programmes d’animation des mariages, des baptêmes… Le titre a réalisé le record de près d’un million de vues sur Youtube en une semaine.

Son atout, en plus de sa superbe maîtrise vocale, c’est d’être aussi à l’aise dans les registres artistique que griotique. Artiste et cantatrice, «Madame Momo» excelle dans les deux styles. Originaire de Kita et issue d’une famille de griots, ce talent pur est la fille de feu Moussa Diabaté et Fanta Kouyaté Diabaté, la soeur de la regrettée Mariam Diabaté dite «Mamou Djèmanin» et du grand percussionniste Sékou Diabaté. «Safi est issue de deux grandes familles de griots, à savoir les familles maternelles et paternelles. Et elle a eu la chance de se marier aussi dans une grande famille de griots, de joueurs de kora de père en fils et de génération en génération. Je pense que cela est un atout indéniable dans une carrière artistique», rappelle Alassane Barro, critique et entrepreneur culturel, très proche de la jeune star.

Artiste aujourd’hui reconnue pour son timbre vocal hors du commun, elle a débuté la scène dès son plus jeune âge et suit allègrement les traces de sa sœur aînée, feue Mamou Djémanin (Mamou Diabaté) précocement arrachée à l’affection de ses fans et des mélomanes. Même si elle avoue souvent s’être réellement investie dans la musique grâce à la chanson «Toulonté Sobésa» d’Ami Koïta, l’une de ses marraines. «Je suis née dans la musique parce que je suis griotte. Lorsque je suis venue au monde, ma grande sœur, Mamou Djéman Diabaté, chantait déjà. Mais, mon amour pour la musique est venu de la chanson d’Ami Koïta intitulée Toulonté Sobésa», confiait-elle à nos confrères de «Le Reporter», il y a quelques années.

 «Mon idole, c’est Kandia Kouyaté. C’est d’elle que vient mon inspiration. Pour que je puisse bien chanter, il faut que j’écoute d’abord les chansons de Kandia Kouyaté. Mais quand je dois faire des recherches pour telle ou telle chanson, je cherche aussi dans le domaine, celui qui est mieux placé pour ça. À part ça, c’est Kandia Kouyaté qui m’inspire en premier lieu et Kassé Mady Diabaté (paix à son âme) aussi», disait-elle dans la même interview.

Safi Diabaté, presqu’au sommet de son art

«Championnat», «Koyoumandon» et «Wadada» sont les trois albums affichés dans sa discographie en plus d’une pléiade de singles. «Wadada signifie original, c’est-à-dire les gens qui n’aiment pas l’hypocrisie… Mais les hypocrites, les mauvaises épouses,  les mauvais parents, les gens qui ne tiennent pas parole, les malhonnêtes… Ce sont ceux-là qui sont des photocopies, de faux billets», dit-elle à propos du titre phare de son dernier album. «Dans la chanson, je ne parle mal de personne.  C’est de retour  du Maroc, dans le métro, que j’ai composé la chanson. J’étais tellement contente de l’accueil qu’on m’a réservé au Maroc. La chanson a été composée plus de 6 mois avant que je n’entre en studio. Cette chanson est adressée à tout le monde. Ce sont des comportements dans notre société actuelle que je dénonce», poursuit-elle.

Une référence pour sa génération et les futures

Safi se veut surtout une référence sur scène et un modèle pour ses sœurs, une épouse exemplaire dans un milieu où les mariages ne tiennent pas souvent du dimanche au lundi, comme le dirait un patriarche mandingue. «Je prépare toujours à la maison, si je ne suis pas en voyage. Quand je suis à Bamako, personne ne prépare le repas à ma place pour mon mari… Je n’ai pas eu de problème par rapport à ma vie professionnelle et ma vie de couple. J’arrive toujours à les concilier sans problème. Même si je reviens d’un concert à 3h du matin, je me lève tôt le matin pour faire mon devoir d’épouse. Si je n’ai pas un concert ou une animation à donner, je ne sors jamais de la maison avant 14h. Et même si je sors aussi, avant le crépuscule, je rentre à la maison», confiait-elle au «Le Reporter», il y a quelques années.

A ses cadettes et cadets, Safi Diabaté conseille de rester «eux-mêmes». Elle est surtout consciente des dérives qui risquent de ternir l’image de sa caste. «Un griot ne peut être qu’un griot. Il doit faire du bien, respecter son Diatigui et ne jamais prendre quelque chose qui ne lui appartient pas. Un griot ne doit pas dire ce qui n’est pas à dire. Il doit savoir où aller, où parler et où mettre le pied. Être nous-mêmes signifie respecter nos coutumes, nos mœurs, nos valeurs et nos traditions», prêche Djéli Safi. Chanteuse et musicienne, elle est présente dans la chanson autour du monde, «Mama Africa». La jeune star de la musique malienne est aussi membre de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM/France) en qualité d’auteure et compositrice depuis le 19 octobre 2022.

Très populaire, elle n’est pas aujourd’hui loin du sommet de son art. «Sa popularité n’est pas surprenante parce qu’elle a accepté de travailler, de se perfectionner pour y parvenir. Aujourd’hui, que l’on l’aime ou la déteste, ils sont nombreux à reconnaître qu’elle  sait chanter, qu’elle maîtrise son art.  Très bien, elle maîtrise l’art de créer. Tout est naturel chez elle. Elle travaille, mais elle ne force pas», commente Alassane Barro.

«Son atout, c’est aussi cette superbe voire fascinante maîtrise vocale. Elle est capable de chanter avec n’importe quel musicien ou n’importe quel instrument. A sait adapter sa voix à tous les styles, à toutes les mélodies. Elles sont nombreuses les cantatrices qui se sont essayées à la Kora (accompagnement vocal), mais cela ne leur a pas réussi. Safi peut chanter avec un orchestre moderne,  en mode Sumu (traditionnel)… Elle fait montre d’une parfaite maîtrise vocale sur tous les terrains», ajoute-t-il. Et Barro de rappeler, «nous sommes dans un monde de performance. Ainsi, plus tu maîtrises  ton art, plus tu as de la chance de te hisser au sommet».

Sans compter que, admire le maestro Barro, «Safi ne baisse jamais les bras. Elle se bat pour se faire une place au soleil. Safi Diabaté, c’est par exemple une photo ou une vidéo tous les jours pour maintenir le contact avec ses fans, pour tenir en haleine son fan’s club…  Elle est une vraie influenceuse sur les réseaux sociaux… Ce qui conforte aussi sa popularité à cause de cette visibilité quotidienne». Et pour tout couronner, elle a réussi à se mouler dans une personnalité au-dessus de la mêlée. Une grande dame alliant finesse, élégance vestimentaire, éloquence artistique… A cheval sur son époque, elle sait ce qui plaît à ses fans et aux mélomanes et va toujours dans le sens de leurs attentes, de leur plaisir…«L’élégance d’une star ne se limite pas à son apparence ; elle se reflète dans son attitude et son charisme naturel. Elle attire les regards avec une prestance subtile, alliant simplicité et sophistication», disait récemment «La Lionne» (surnom donné par ses fans) en commentant l’une de ses publications sur les réseaux sociaux.

Une actrice déterminée à écrire une nouvelle page de la musique malienne

Dans son ascension, elle se veut une actrice. «Être actrice, ce n’est pas seulement joué dans un film, c’est incarner une mission. Moi, je suis l’actrice de la musique malienne. À travers mes chansons, je porte la voix de mon peuple, je fais vivre nos traditions et j’exprime des émotions profondes», explique la jeune star. Et Safi préciser, «la musique est mon film, la scène est mon écran et vous, mes très chers fans, vous êtes les acteurs de cette aventure. Ensemble, nous écrivons l’histoire de la musique malienne».

Safi Diabaté, la coqueluche de la scène musicale malienne

Son talent, sa beauté vocale, son aisance scénique, la finesse de son inspiration, la pertinence de ses chansons, sa passion de la musique, son aura… font que Safi Diabaté est aujourd’hui incontournable sur la scène musicale malienne et très sollicitée par la diaspora malienne à travers le monde, notamment en Australie où elle s’est produit en plusieurs dates fin 2024 ! Elle est une star incontournable dans le showbiz national. La jeune star l’a démontré le samedi 22 février 2025 lors du grand show de clôture de «Festi Dibi 2025» et sur la «Place du Cinquantenaire» (Berges du fleuve Niger) en ébullition musicale.

De 22 heures à 3 heures du matin, l’Internationale Safi Diabaté a mis le feu à la scène devant un public très mouvementé et habitué à l’ambiance. «Bien fraîche, de retour d’ Australie et après un concert VIP réussi le 14 février au Tania Guardène de l’ACI 2000 de Bamako, Safi vient de confirmer ce soir une fois de plus aux mélodies que la musique n’a aucun secret pour elle», a témoigné A. Barro, un critique. Pour ses fans et de nombreux mélomanes, le règne de Safi Diabaté, son «Soleil» est encore du Zénith. Mais aura illumine déjà son monde et le showbiz national !

Moussa Bolly

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