MME GNAMA KONÉ, VICE-COORDINATRICE DE L’ASNAM : «Ce n’est pas facile  de freiner la migration irrégulière»

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Fruit de l’unité d’actions syndicales UNTM/CSTM (Union nationale des travailleurs du Mali/Confédération syndicale des travailleurs du Mali) pour une meilleure gestion des questions migratoire (notamment des travailleurs migrants venant d’autres pays), l’Alliance syndicale nationale migration au Mali (ASNAM) a été créé  le 10 mai 2018 à Koulikoro. Elle émane des expériences acquises par le Réseau syndical migrations méditerranéennes subsahariennes (RSMMS). Selon sa vice-coordinatrice, elle mène des actions d’envergure contre la migration clandestine.

«L’Alliance syndicale nationale migration au Mali (ASNAM) est engagée pour la promotion et la protection des travailleurs migrants et leurs familles», explique Mme Gnama Koné, vice-coordinatrice de l’alliance. Et pour cela, l’Asnam s’est dotée, depuis septembre 2021, d’un Centre d’information et d’orientation des migrants à Kayes. Il s’occupe des questions migratoires dans  les zones minières de Kéniéba, Sadiola et dans la ville de Kayes. Cette agence travaille en synergie d’actions avec d’autres structures étatiques et non étatiques évoluant dans le domaine des migrations

«Nous menons des campagnes de sensibilisation, d’information et d’orientations. Nous apportons aussi aux migrants une assistance juridique en cas de besoin», explique Gnama Koné. Est-il aujourd’hui envisageable de freiner au Mali la migration irrégulière ? «Ce n’est pas facile pour le Mali de freiner la migration irrégulière. Cela n’est une tâche facile pour aucun pays, peu  importe sa puissance et les moyens déployés pour cette cause», avoue-t-elle. Mais, précise-t-elle, «la sensibilisation, la création d’emplois et la sécurisation des frontières doivent continuer car, à la longue, elles pourront contribuer à sa réduction».

Lors de notre entretien, Gnama a déploré que (à sa connaissance) l’Asnam ne soit pas associée à la relecture de la Politique nationale de la migration (PONAM) lancée en décembre 2023 à Sikasso par le ministère des Maliens Établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine. Et pourtant, l’alliance a des recommandations pertinentes qui peuvent enrichir cette politique face à la multiplication des défis. Elle recommande ainsi que les centrales syndicales soient associées à la relecture  de la Ponam.

Elle recommande aussi la prise en compte des travailleurs qui quittent d’autres pays ; plus d’engagement dans la ratification et l’application des conventions, le respect des législations pour une meilleure promotion et protection des droits des travailleurs migrants ; l’élargissement de l’éventail de la sensibilisation pour atteindre le maximum des jeunes à travers toute l’étendue du territoire malien ; l’implication de toutes les structures oeuvrant dans domaine de la migration dans la relecture de cette politique ; l’implication des migrants dans les négociations et les prises de décisions concernant la migration…

Il est clair que la réussite de cette relecture et l’efficacité de la nouvelle politique sont liées à l’inclusivité du processus, à la prise en compte des préoccupations et des solutions préconisées par des acteurs majeurs comme l’Asnam !

Moussa Bolly

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