«Etre ambassadrice a été une expérience qui a renforcé ma détermination à œuvrer pour le développement et la prospérité du Mali»
Elle figure parmi les 9 ambassadeurs et 2 conseillers diplomatiques récemment rappelés au pays (par décret n°0223 en date du 5 avril 2024) parce qu’en fin de mission. Mme Fatima Braoulé Meité (l’une des filles de la célèbre panafricaniste Aminata Dramane Traoré) avait été nommée (par décret N°0972-P-RM du 19 décembre 2019) comme ambassadrice du Mali au Canada et auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) avec résidence à Ottawa où elle est arrivée le mercredi 5 février 2020. Au moment où elle se prépare à retourner au bercail, elle a accepté de se confier à votre magazine «Diasporaction» pour livrer ses sentiments, ses émotions, sa vision, ses conseils… Interview !
L’Ambassadrice Fatima Braoulé Meité a beaucoup contribué au raffermissement de la coopération canado-malienne
Diasporaction : Vous êtes en fin de mission. Quels sont les sentiments qui vous animent en ce moment ?
Fatima Braoulé Meité : Alors que ma mission touche à sa fin, je ressens un profond sentiment de satisfaction et d’accomplissement. Ces années passées à représenter et à promouvoir les intérêts du Mali au Canada ont été extrêmement enrichissantes. J’ai eu l’honneur de travailler sur des initiatives qui ont renforcé les liens entre nos deux nations et je suis fière des progrès que nous avons réalisés ensemble.
L’engagement continu envers le développement des relations bilatérales et la coopération dans des domaines clés tels que l’éducation, la culture et le commerce ont été particulièrement gratifiants. À l’heure de passer le flambeau, je suis confiante que ces fondations solides permettront de continuer à construire un avenir prospère pour notre relation bilatérale. Je pars avec un sentiment de gratitude pour toutes les personnes rencontrées et les expériences partagées ainsi qu’avec l’espérance que les années à venir verront nos deux pays avancer vers encore plus de collaboration et de compréhension mutuelle.

Arrivée à Ottawa de Son Excellence Madame l’Ambassadeur Fatima Braoulé Meité, le Mercredi 5 février 2020
-Qu’avez-vous ressentie quand vous avez été nommée ambassadrice du Mali au Canada et Représentante permanente du Mali auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ?
FBM : Lorsque j’ai été nommée ambassadrice du Mali au Canada et représentante permanente du Mali auprès de l’OACI, cela a été un grand honneur et une immense responsabilité. Représenter mon pays à ce niveau de l’État dans un pays aussi significatif que le Canada, tout en œuvrant parmi des diplomates chevronnés de divers horizons, chacun portant haut le drapeau de leur nation, a été à la fois inspirant et motivant. Cela m’a non seulement permis de contribuer activement à la promotion des intérêts maliens sur la scène internationale, mais également de participer à des dialogues cruciaux pour l’avancement de la coopération internationale en matière d’aviation civile. Cette expérience a renforcé ma détermination à œuvrer pour le développement et la prospérité du Mali, tout en favorisant le dialogue et l’entente entre les nations. J’ai ressenti une profonde gratitude envers mon pays pour la confiance placée en moi et j’ai été profondément touchée par l’opportunité de servir et de défendre les valeurs et les intérêts de notre nation à un niveau aussi prestigieux.
-Quelles étaient les grandes lignes de la mission qui vous avait été confiée à ces deux niveaux ?
FBM : En tant qu’ambassadeur de la République du Mali au Canada et représentante permanente auprès de l’OACI, ma mission comprenait plusieurs objectifs clés. Il s’agissait notamment d’approfondir les relations bilatérales entre le Mali et le Canada à travers des initiatives qui favorisent les échanges économiques, culturels et éducatifs. Il s’agissait également d’encourager les investissements et de promouvoir des collaborations entre entreprises et institutions éducatives des deux pays. Il fallait aussi soutenir les programmes de développement au Mali, visant à améliorer les infrastructures, l’éducation, la santé publique et la sécurité alimentaire ; promouvoir la stabilité pour renforcer la paix et la sécurité au Mali, en réponse aux défis posés par le terrorisme et les conflits.
À l’OACI, ma responsabilité était de représenter les intérêts du Mali dans les discussions internationales sur l’aviation civile en veillant à ce que les normes et politiques internationales reflètent les besoins spécifiques du Mali, notamment en matière de sécurité aérienne et de développement des infrastructures.

L’ambassadrice Fatima Braoulé Meité (de dos) Gouverneure générale du Canada
-Quel est aujourd’hui votre regard sur votre bilan en tant qu’ambassadrice et représentante auprès de l’OACI ?
FBM : Ma passion pour l’aviation civile m’a été transmise par feu Moussa Traoré, mon oncle et premier Directeur général d’Air Mali, qui m’a inspiré dans ce domaine dès mon enfance. En tant que représentante permanente du Mali auprès de l’OACI, j’ai rapidement pris la mesure des enjeux stratégiques que représente ce secteur vital pour notre pays.
Comme vous le savez, le transport aérien mondial a connu une expansion remarquable ces dernières années, avec une augmentation du trafic, une extension des infrastructures aéroportuaires, ainsi qu’une évolution des capacités et des normes de navigation aérienne. Ces développements sont devenus des piliers essentiels pour le tourisme international, pour les secteurs connexes, et pour le développement économique et social national.
Les rapports de la Direction nationale des Transports terrestres, maritimes et fluviaux (2011-2020) montrent que, en République du Mali, le trafic aérien voyageur est passé de 609 711 passagers en 2010 à 919 151 en 2020, soit une augmentation de 50,75 % en l’espace de dix ans. Par ailleurs, le trafic voyageur a connu une forte baisse en 2020 et s’est établi à 428 844 passagers. Le volume du trafic des marchandises a également connu des évolutions significatives allant de 6 641,6 tonnes en 2010 à 11 248 tonnes en 2019, donc 69,36 % d’augmentation, puis 12 202, 673 tonnes en 2020. Selon (Traoré, 2021), le fret aérien ne cesse de croire au fil des années.

L’ambassadrice Fatima Braoulé Meité avec Secrétaire Général de l’OACI
Pour les pays enclavés comme le nôtre, qui ont des options de transport limitées, l’amélioration de la disponibilité des services aériens est encore plus importante. Bien que les volumes de trafic international et les destinations desservies aient connu une croissance substantielle au cours des dernières décennies au Mali, force est de constater que le secteur de l’aviation n’atteint pas son plein potentiel. Le Mali, en raison de sa position géographique et de la demande croissante pour les services de transport aérien, possède un potentiel significatif pour la croissance et le développement économique du pays.
Par ailleurs, la nécessité de renforcer le respect des normes internationales en matière de sécurité de la navigation aérienne, en plus de l’inadéquation des infrastructures aéroportuaires, m’est apparue essentielle dès ma prise de fonction. A cet effet, nous avons sollicité l’organisation pour nous accompagner dans le développement du Plan directeur de l’aviation civile (PDAC) avec pour objectif de développer la base de Bamako comme «Hub» sous-régional et international.
Un projet d’accord avec l’OACI pour le développement du PDAC du Mali est à l’étude à Bamako. Le développement du PDAC permettra au Mali de se doter d’une vision et d’une planification stratégique dans le domaine de l’Aviation civile ; d’améliorer son aviation et se conformer aux normes internationales ; d’améliorer sa croissance et son développement économique ; d’accroître ses opportunités de financement et de s’aligner sur les Plans nationaux et les ODD 2030 de l’ONU.
-Quelles sont les difficultés ou les défis que vous avez dû affronter pour la réussite de votre mission ?
FBM : Depuis 1960, le Canada et le Mali entretiennent des relations de coopération fructueuses, témoignant de l’engagement de ce pays en Afrique, particulièrement au Mali. Cette relation bilatérale s’est principalement manifestée à travers un soutien politique et un engagement constant dans le domaine humanitaire. Les moments forts de cette coopération ont souvent été liés à des initiatives visant à promouvoir la démocratie, la paix et le développement économique au Mali. Cependant, nous avons également rencontré des défis, notamment en raison de la situation sécuritaire complexe et du contexte sociopolitique. Ces facteurs ont exigé une adaptation et une réactivité constantes de la mission pour assurer non seulement la continuité mais aussi l’efficacité de l’ambassade.

Excellente séance de travail de l’Ambassadrice, Fatima Braoulé Meité avec l’honorable Emmanuel Dubourg, député de Bourassa et membre de la chambre des communes du Canada le 20 juin 2024
“Je laisse derrière moi une communauté malienne forte, organisée et engagée pour le développement de son pays”
-Comment qualifieriez-vous vos relations avec la communauté malienne du Canada ?
FBM : L’approche de la diplomatie aujourd’hui est multisectorielle. Ce qui nécessite des connaissances pluridisciplinaires. Notre chancellerie, disposant seulement de trois diplomates, ne peut exploiter pleinement tous les aspects de ces enjeux. Mon approche a été de solliciter la communauté malienne et africaine, tant dans la diaspora qu’au Mali, afin de mettre à profit leur expertise dans diverses interventions et débats, tels que les mines, la culture et le contexte sociopolitique.
Cela s’est manifesté par la facilitation de différents groupes thématiques, coordonnés par des personnalités reconnues et respectées de notre communauté vivant au Canada et reconnues dans leur domaine. Par ailleurs, le soutien, la facilitation et le renforcement des capacités de la communauté nous ont permis de rester unis et d’organiser de nombreuses activités sportives et récréatives rassemblant jeunes, femmes et hommes de notre communauté. Je laisse derrière moi une communauté malienne forte, organisée et engagée pour le développement de son pays
-Au moment de quitter Ottawa, avez-vous des regrets par rapport à votre mission, des choses que vous auriez aimé faire, mais que vous n’avez pas pu réaliser ?
FBM : Toute mission a une fin ! Lorsque nous quittons notre pays pour rejoindre nos juridictions, nos aînés nous enseignent que ce départ marque également le début du chemin du retour. J’ai eu le privilège de servir au Canada pendant cinq ans, sous l’égide de trois gouvernements différents. En dépit de l’immensité et de l’avancement du Canada dans tous les domaines, cinq ans en mission diplomatique suffisent pour en appréhender les principaux enjeux.
Je pars avec beaucoup de reconnaissance et de gratitude, porteuse de sentiment d’une mission bien accomplie et d’un enrichissement professionnel considérable. Cette expérience m’a non seulement permis de développer une compréhension approfondie des dynamiques internationales, mais aussi de tisser des liens solides avec la communauté et au niveau international, enrichissant ainsi ma perspective et mes compétences diplomatiques.
-Quelle est votre plus grande satisfaction en tant qu’ambassadrice ?
FBM : La satisfaction qui m’anime, en tant qu’ambassadrice en fin de mission, réside dans le fait d’avoir travaillé sur des projets novateurs, contribuant à la mise en place de stratégies de diplomatie culturelle, économique et éducative. Ces initiatives ont non seulement renforcé notre présence et notre influence au Canada et sur la scène internationale, mais ont également permis de tisser des liens durables entre les cultures. Par ailleurs, en termes de relations avec les provinces, j’ai mis en œuvre une approche de coopération dynamique qui a favorisé des échanges fructueux.
La collaboration de l’ambassade avec les communautés maliennes et africaines en a inspirée nombres d’entre eux et a contribué à les rendre plus forte et plus consciente du potentiel que le Canada peut offrir ainsi que de leurs propres capacités à contribuer au développement de leur pays d’origine et du continent africain. Ce travail a non seulement enrichi les relations diplomatiques mais a aussi ouvert de nouvelles voies pour des partenariats futurs qui promettent de soutenir et de promouvoir le développement économique, culturel et éducatif de manière mutuellement avantageuse.
Au finish, la mission était plus difficile ou plus facile que vous ne l’imaginer au moment de prendre fonction ?
FBM : Nous évoluons dans un monde en pleine mutation où les connaissances, les informations, les situations, les positionnements et les enjeux changent chaque jour. Cette réalité exige une maîtrise de multiples domaines de savoir (historique, politique, culturel et sociologique) pour comprendre et gérer ces dynamiques tout en restant aligné sur la politique nationale. Une approche à la fois pédagogique et diplomatique qui a été indispensable pour naviguer dans ces eaux complexes.
La complexité de la géopolitique mondiale et les spécificités nationales m’ont, en tant qu’ambassadrice, confrontée à de nombreux défis. Cependant, grâce à cette stratégie énoncée plus haut qui capitalise l’expertise et l’engagement de la communauté malienne résidant au Canada ainsi que celle des Africains, nous avons réussi à innover et à surmonter de nombreuses situations. Cette collaboration enrichissante a non seulement renforcé notre capacité à répondre efficacement aux défis, mais a également souligné l’importance d’une diplomatie inclusive et adaptative.
“Chaque ambassadeur arrive avec sa propre sensibilité et son expertise professionnelle. Issu du monde communautaire, de la culture et de la politique, mon mandat a été fortement influencé par ces domaines”
-Si vous devez donner des conseils à votre successeur, que lui diriez-vous ?
FBM : Chaque ambassadeur arrive avec sa propre sensibilité et son expertise professionnelle. Issu du monde communautaire, de la culture et de la politique, mon mandat a été fortement influencé par ces domaines. Un ambassadeur au profil sportif, par exemple, mettrait un accent particulier sur ce secteur en favorisant peut-être des initiatives qui renforcent les liens par le sport. En définitive, chaque ambassadeur impose ses propres marques et détermine l’héritage qu’il souhaite laisser pour marquer son passage dans une chancellerie. Cette diversité d’approches enrichit notre diplomatie et permet d’adapter notre action à la complexité des enjeux mondiaux, tout en respectant les spécificités culturelles et sociales des pays d’accueil.
-Quels sont vos projets au moment où vous vous préparez à quitter votre poste ?
FBM : Envisager la suite après un mandat aussi enrichissant est toujours excitant. Bien que je sois tentée de garder mes plans futurs comme une surprise, je peux vous dire qu’ils s’articuleront autour de des expériences que j’ai développées au cours de mon mandat. Mon objectif reste de contribuer à un monde plus connecté et compréhensif, où les échanges jouent un rôle clé dans la construction de ponts entre les peuples.

La communauté malienne Ottawa-Gatineau a célébré la Journée internationale de la Femme avec l’ambassadrice Fatima Meïté Braoulé
-Un dernier mot ou un appel à l’endroit des Maliens de votre juridiction ?
FBM : Je tiens tout d’abord à exprimer ma reconnaissance envers les plus hautes autorités du Mali pour la confiance qu’elles ont placée en moi. Leur soutien a été le pilier de mes actions et a grandement contribué à la réussite de notre mission commune. Je remercie également les autorités canadiennes pour leur collaboration exemplaire. Ce partenariat a non seulement facilité notre travail diplomatique, mais a également renforcé les liens entre nos nations, prouvant que la coopération et le respect mutuel peuvent mener à des résultats bénéfiques pour tous.
À ma chère communauté malienne, africaine et afro-descendante, votre soutien indéfectible a été essentiel. Les bénéfices de ce mandat sont aussi les vôtres car, sans votre engagement et votre passion, nombreux de nos projets n’auraient jamais vu le jour. Un merci tout spécial à ma famille, particulièrement à ma mère qui m’a inculqué les valeurs de l’éducation et de l’amour pour le Mali et l’Humain. Votre soutien constant a été mon roc dans les moments difficiles et ma source d’inspiration quotidienne.
Enfin, je souhaite exprimer ma profonde gratitude à tous les cadres, intellectuels et hommes politiques des domaines de la culture, de la défense et de la sécurité, tant Maliens qu’Africains et Canadiens. Je remercie également mes collègues diplomates ainsi que toutes les personnes anonymes que j’ai eu le privilège de rencontrer et de côtoyer tout au long de ma carrière. Vos connaissances et votre partage ont été déterminants dans mon développement personnel et professionnel et mon parcours.
Que chacun d’entre vous reçoive l’expression de ma gratitude la plus sincère. Ensemble, nous avons construit un héritage durable qui, je l’espère, continuera de porter ses fruits pour les générations à venir. Merci à tous pour un mandat remarquable et enrichissant.
Propos recueillis par
Moussa Bolly
FATIMA BRAOULE MEITE, DIPLOMATE
Le sentiment du devoir accompli durant cinq années exceptionnelles
Alors que ma mission en tant qu’Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Mali au Canada et Représentante permanente auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) arrive à son terme, je souhaite exprimer ma profonde gratitude pour ces cinq années exceptionnelles. Je remercie vivement les plus hautes autorités de mon pays pour leur confiance durant ce mandat. Je suis aussi reconnaissante envers les autorités canadiennes pour leur accueil chaleureux et leur précieuse collaboration. Un grand merci à mes collègues diplomates et aux collaborateurs canadiens dont le dévouement a été essentiel au succès de notre mission commune.

Mme Fatima Braoulé Meité, ambassadrice du Mali au Canada
À la communauté malienne, africaine, haïtienne et afro-descendante mon ESG UQAM (École des sciences de la gestion), votre soutien inestimable a été une source d’inspiration quotidienne et a joué un rôle crucial dans la réussite de ma mission. Je tiens également à exprimer ma gratitude envers le personnel de l’ambassade pour leur efficacité et leur engagement, démontrant le meilleur de notre potentiel. Je remercie ceux qui ont suivi et soutenu mon parcours sur LinkedIn ces cinq dernières années. Vos encouragements ont enrichi mon expérience et renforcé nos liens professionnels et personnels.
Au terme de mon mandat, je quitte le Canada avec le sentiment d’un devoir accompli, emportant avec moi des souvenirs précieux et la satisfaction des objectifs atteints grâce à votre soutien constant. En vous disant au revoir, je vous souhaite réussite et épanouissement dans vos fonctions actuelles et futures, et je formule des vœux de bonheur et de bonne santé pour vous et vos proches.
Veuillez accepter l’expression de ma plus cordiale reconnaissance et de mes sentiments les plus distingués.
Cordialement,
Ambassadrice Fatima Braoulé Méité
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FATIMA BRAOULE MEITE
Une diplomate adoubée par les Maliens du Canada
En fin de mission comme ambassadrice du Mali au Canada et auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Mme Fatima Braoulé Meité va laisser de très bons souvenirs aux Maliens vivant au Canada. Et cela, parce qu’elle a réussi à s’intégrer parfaitement au sein de cette communauté en prenant à bras le corps ses préoccupations.

A l’occasion du 8 Mars, l’ambassadrice Fatima Meïté Braoulé a reçu une Attestation de reconnaissance de la part de la communauté malienne Ottawa-Gatineau
Ambassadrice de la République du Mali au Canada et Représentante permanente de son pays auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ainsi que présidente d’honneur de la Chambre de Commerce Canada-Mali (CCCM), Mme Fatima Braoulé Meité est aujourd’hui en fin de mission à Ottawa. Selon de nombreux témoignages, elle a laissé des empreintes indélébiles au niveau des responsabilités diplomatiques assumées avec un professionnalisme indéniable.
Il faut dire qu’elle était un peu en terrain connu puisque la jeune diplomate est diplômée de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l’Université de Stony Brook à New York, Long Island (SUNY at Stony-Brook). Elle est ainsi titulaire d’une Maîtrise en administration des affaires, d’un Bachelor en Business (Harriman School-Stony Brook) et d’un Bachelor en sociologie. Un background dont Fatima a tiré tout le profit pour se hisser à la hauteur de sa mission accomplie avec un incroyable engagement patriotique.
De son arrivée à la fin de sa mission, elle était au four et au moulin pour booster la coopération canado-malienne, pour activer les leviers permettant au Mali et aux Maliens de bénéficier de l’expérience canadienne dans plusieurs domaines clés du développement économique. La très dynamique Fatima s’est aussi illustrée comme une ambassadrice des arts et de la culture du pays au Canada. Et cela d’abord par son port vestimentaire, mais aussi par des initiatives de vulgarisation et de promotion entreprises dans différents secteurs artistiques et culturels, des foires aux festivals en passant par l’art culinaire malien…
L’ambassadrice va surtout laisser de bons et agréables souvenirs au sein de sa circonscription diplomatique au sein de laquelle a été adoptée dès son arrivée. Elle s’est aisément intégrée dans la communauté malienne du Canada en s’impliquant dans toutes ses activités et en prenant à bras le corps ses préoccupations. En tout cas, ces dernières années, les Maliens du Canada n’ont pas raté une occasion de rendre hommage à leur ambassadrice. «Depuis qu’elle est là, on voit son travail ; nous n’avons pas de problème avec elle. Elle répond toujours présente quand nous avons besoin d’elle et elle est toujours là pour nous quand et où il le faut», a par exemple témoigné le vétéran N’Golo Wattara (Ottawa) en rendant un vibrant hommage à l’ambassadrice Fatima Braoulé Meité à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’Armée malienne à sa résidence à Ottawa.
Et aussi à l’occasion du 8 Mars 2024 (Journée internationale de la Femme), Fatima Meité Braoulé a reçu une «Attestation de reconnaissance» de la part de la communauté malienne Ottawa-Gatineau. Un événement célébré le 9 mars 2024 à l’ambassade du Mali à Ottawa. Selon le porte-parole des Maliens du Canada, cette «Attestation de reconnaissance» a été remise à la diplomate pour les «efforts consentis pour le développement de la communauté malienne Ottawa/Gatineau, son engagement, et sa sociabilité».
«Ce samedi 9 mars 2024, j’ai eu l’honneur et la grande joie de recevoir une Attestation de reconnaissance de la part de la communauté malienne d’Ottawa-Gatineau en reconnaissance de l’engagement, du dévouement et du professionnalisme de l’ambassade du Mali au Canada et de son personnel à l’endroit de la communauté et pour le rayonnement du Mali au Canada», avait alors réagi Mme Fatima Meité Braoulé sur ses réseaux sociaux.
Pour l’ambassadrice, «être reconnu par sa communauté représente la plus haute des distinctions qu’un ambassadeur puisse recevoir à l’étranger, car elle est le socle sur lequel repose l’ensemble de nos efforts». C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, «je reçois cette distinction avec beaucoup de bonheur et de gratitude, au nom de l’ambassade du Mali au Canada et de son personnel, pour leurs efforts incessants et leur dévouement envers la communauté et pour le rayonnement du Mali au Canada. Cette reconnaissance est aussi le reflet de l’engagement de l’ensemble des associations maliennes et de nos compatriotes qui y contribuent».
Il faut rappeler que, avant d’être nommée ambassadrice du Mali au Canada et auprès de l’OACI, Fatima a été conseillère technique à la cellule gouvernance de la présidence de la République du Mali (2014 à 2019), Chargée de mission au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (2011-2013) et conseillère municipale en Commune II du district de Bamako. (2009-2015). Elle a également été consultante pour les Nations unies, l’Union européenne (UE) et la coopération luxembourgeoise dans le domaine des droits humains ; de la promotion des femmes, notamment des femmes politiques, et de la décentralisation.
Spécialiste du droit international et des questions de genre, Fatima Meité a servi en tant qu’Instructeur temporaire (IT) à l’Ecole de maintien de la paix (EMP) Alioune Blondin Beye sur les personnes ayant des besoins spéciaux dans des situations de conflit, sur les connaissances fondamentales sur les opérations de maintien de la paix et la gestion des conflits, notamment le rôle des communautés locales dans la gestion post-conflit. Elle a aussi été consultante dans la zone de l’Office du Niger (Siengo et Molodo) dans le cadre des études sur le «Rôle social et économique des femmes de l’Office du Niger dans l’aménagement des bassins rizicoles».

L’ambassadrice de la République du Mali au Canada, Fatima Braoulé Méïté, a parlé de sa mission diplomatique en Saskatchewan qui a eu lieu du 4 au 7 avril 2023
Ce qui lui a d’ailleurs permis de participer aux rencontres internationales préparatoires de la 4e Conférence mondiale sur les femmes à Dakar. Tout comme Fatima Meité a été Coordinatrice du Réseau des intervenants auprès des orphelins et autres enfants vulnérables (RIOEV) qui assurait la prise en charge de 3 500 enfants dans les 8 capitales régionales du Mali et le district de Bamako. Elle a ainsi pu mettre en place un dispositif innovant de prise en charge globale des orphelins et autres enfants vulnérables (OEV) fondé sur la décentralisation. A noter que cette jeune dame très engagée est la fondatrice et la principale animatrice de Bamako-Incubateur qui apporte aide et soutien aux start-up maliennes.
Comme l’ont attesté des témoignages à différents niveaux (diplomatique, médias, communauté malienne), Fatima Meité Braoulé a fait œuvre utile au Canada et ils sont nombreux à espérer qu’elle rebondisse rapidement à un autre poste diplomatique pour continuer à rehausser l’image du Mali.
Moussa Bolly