La commémoration de la Journée de la souveraineté retrouvée et du 63e anniversaire de l’Armée malienne, a été marquée à Ottawa (à la résidence de l’ambassadrice du Mali) par plusieurs interventions, dont celle de l’imam Mohamed Koureissi. Le leader religieux a salué le changement amorcé par les autorités maliennes et a exhorté ses compatriotes à la persévérance car il s’agit de corriger des erreurs commises pendant plus de 60 ans. Nous vous proposons ici quelques grandes lignes de son intervention.
«On est très heureux aujourd’hui de se retrouver à la résidence de son Excellence Madame l’Ambassadrice. Nous remercions chacun de sa présence ici, pour le «Faso den gnumaya» (citoyen modèle). J’aimerais déjà proposer une idée : Créer des opportunités de rencontre en dehors des fêtes officielles comme l’indépendance ou celle de l’armée… Nous sommes très loin de notre pays de naissance, le Mali. A certaines occasions, il sera intéressant de se retrouver, même si c’est dans une grande salle. Et ce sera magique si nous pouvions inviter les Maliens d’autres provinces.
En dehors de cela, j’aimerais rappeler ce qui nous est enseigné par le coran. Dieu, le Très Haut, ne change pas les conditions de vie d’un peuple, Dieu n’améliore pas la situation d’un peuple jusqu’à ce que les individus composant ce peuple changent ce qui est en eux-mêmes, c’est-à-dire leur caractère, leur comportement. Aujourd’hui, nous sommes très heureux d’avoir les dirigeants que nous avons, il n’y a pas de perfection dans l’humanité.
Le Prophète Mohamed (PSL) nous enseigne qu’il y a deux groupes de personnes, lorsqu’ils s’égarent, tout le peuple s’égare. Il a mentionné les dirigeants et les gens de savoir, c’est-à-dire les intellectuels. Ainsi, si les autorités et les intellectuels d’un pays s’égarent, c’est toute la nation qui s’égare. Aujourd’hui nous avons des autorités qui s’assument. Je pense que, en Afrique voire dans le monde, les gens qui s’intéressent à la politique voient quand même ce qui se passe au Mali. Nous avons présentement des dirigeants qui s’assument. Il faut maintenant que les intellectuels aussi fassent leur part, il faut que chacun de nous fasse sa part, joue sa partition.
Le fait de se déplacer de Montréal à Ottawa (plus de 200 km) pour cette cause, cela prouve bien évidemment le sens patriotique de chacun. Et c’est ce qu’il faut maintenir, peu importe les villes où nous nous retrouvons… J’aimerais ici, en tant que leader religieux musulmans aussi, (même si on à des compatriotes qui sont chrétiens, ici tout le monde est concerné) aujourd’hui le Mali fait appel à tous ces fils. Que chacun contribue à améliorer quelque chose dans la transition et dans l’avenir même notre pays. Il nous faut de la patience car il faut du temps pour corriger les erreurs qui perdurent depuis plus de 60 ans. Les autorités de la transition n’ont pas de baguette magique. Ce n’est donc pas en 2 ou 3 ans qu’on va pouvoir renverser la vapeur.
Ce qui est entrain d’être réalisé au Mali aujourd’hui, ce n’est pas pour nous qui avons plus de 40 ans. A mon avis, nous sommes en train de bâtir l’avenir de nos enfants, peut-être même de nos petits enfants. Je ne saurais terminer sans lancer un appel aux religieux au Mali. C’est très important, la question de liberté d’expression. Mais, je reste convaincu que, à travers l’enseignement du Saint Coran et du Prophète Muhammad (PSL), que normalement ce n’est pas à quelqu’un d’autre de dire à un musulman ou même surtout à un imam comment ont doit s’adresser aux gens, comment parler aux autres, à une autorité, etc.
Le fait de tenir compte de la sensibilité des gens est purement islamique. Appelle sur la voix de ton seigneur en toute sagesse, par la bonne exhortation et la bonne parole ! C’est ce qui nous est enseigné par le Coran. On ne peut pas comprendre que des prêcheurs prennent certaines voies aujourd’hui…
Que Dieu bénisse le Mali !
Imam Mohamed Koureissi
Gestionnaire des Inventaires et des Réceptions