L’édition 2024 de la Journée internationale des
migrants (JIM) à Ségou a été marquée par
plusieurs sessions thématiques qui ont permis
d’explorer les enjeux majeurs liés à la migration et
d’identifier des solutions concrètes pour répondre
aux défis rencontrés par les migrants et leurs
communautés. Voici un résumé des principales
sessions.
Intitulée «Instruments juridiques, politiques,
stratégiques et outils en matière de protection
des migrants et des personnes en mouvement», la
première session a permis de présenter les cadres
essentiels pour renforcer la protection des migrants.
Les échanges ont été enrichis par les contributions
d’acteurs tels que l’OIM, le HCR, et le HCME qui ont
mis en relief l’importance d’une coordination accrue
entre les parties prenantes pour garantir les droits des
migrants.

Dédiée au «Cadre national pour la réintégration des
migrants et son plan d’action», la seconde session
a permis de détailler les initiatives en cours pour
accompagner les migrants dans leur retour et leur
réintégration. Les participants (incluant le MMEIA,
l’OIM et l’ANPE) ont mis en avant des actions concrètes
pour garantir une réinsertion durable des migrants
dans leurs communautés. Quant à la 3e session, elle a
porté sur la «Promotion des Maliens à l’Union africaine
(UA) et dans les autres organisations internationales».
Cette session a mis en évidence les opportunités
pour accroître la représentation des talents maliens
au sein des institutions internationales stratégiques.
L’intervention de Dr Madou Diallo (ambassadeur du
Mali à Addis-Abeba, Ethiopie) a été particulièrement
saluée pour son expérience et ses recommandations
pratiques.
«L’investissement productif de la diaspora pour
renforcer la résilience des communautés affectées
par les crises» a été aussi au centre d’une autre
session non moins importante. Les intervenants
(PNUD, l’OIM, élus locaux…) ont souligné le rôle crucial
de la diaspora dans le développement économique
et la reconstruction communautaire, en proposant
des mécanismes pour stimuler des investissements
productifs. La session sur «Les mesures pour
renforcer la résilience des populations affectées par
les effets du changement climatique» a abordé les
impacts croissants du changement climatique sur les
populations migrantes. Les discussions, animées par
des acteurs tels que le MMEIA et la Direction Régionale
de l’Environnement, ont débouché sur des solutions
concrètes pour soutenir les communautés vulnérables
face à cette crise.
Les violences basées sur le genre (VBG) ont également
été au centre des débats lors de la session à travers le
thème «Acteurs de protection sur les cas de violences
basées sur le genre et les services proposés»…
La session «Femmes : emploi et entreprenariat,
défis et opportunités» a aussi permis d’aborder
les initiatives visant à autonomiser les femmes à
travers l’entrepreneuriat et l’emploi. A ce niveau, les
interventions de l’ANPE, de l’OIM et de l’APEJ ont
permis d’identifier les principaux défis auxquels les
femmes sont confrontées ainsi que les opportunités
qu’il convient de saisir pour leur épanouissement
économique.
L’urgence des données fiables pour mieux pour
orienter les politiques migratoires
Quant aux sessions sur la «Production et partage des
données migratoires» et les «Dynamiques migratoires

et intégration au sein de l’espace AES», elles ont permis
d’explorer des sujets techniques et stratégiques. Ces
discussions ont mis en avant l’importance de données
fiables pour orienter les politiques migratoires et
de l’harmonisation régionale pour une meilleure
intégration. Ces échanges riches et constructifs, selon
les organisateurs, ont témoigné d’une forte mobilisation
des acteurs locaux, nationaux et internationaux autour
des enjeux migratoires. Ils reflètent un engagement
collectif en faveur d’une migration mieux comprise et
mieux gérée pour le bénéfice des migrants et de leurs
communautés d’accueil.
Il faut aussi souligner que le 20 décembre 2024,
les ministres Mossa Ag Attaher (Maliens établis à
l’Extérieur et de l’Intégration africaine) et son collègue
Pr. Bouréma Kansaye (Enseignement supérieur et
Recherche scientifique) ont co-animé une conférence
à l’Université de Ségou sur les enjeux migratoires.
Pour la circonstance, l’amphithéâtre principal a fait
le plein d’étudiants déterminés à profiter de cette
belle occasion d’échanger avec des décideurs sur
des thématiques majeures telles que la migration, le
changement climatique et leur impact sur le Mali. Ce
qui les concerne en premier lieu en tant que citoyens
et aussi comme étudiants au cœur de la mobilité
humaine.
Prenant la parole, Mossa Ag Attaher a rappelé les
efforts constants du gouvernement pour protéger les
Maliens établis à l’extérieur, lutter contre la migration
irrégulière et proposer des alternatives durables. Il
a également lancé un appel à la jeunesse malienne
formée à l’étranger, les exhortant à revenir au pays
pour contribuer activement à son développement,
tout en insistant sur l’importance de leur offrir des
opportunités valorisant leurs compétences. Quant
au Pr. Bouréma Kansaye, il a souligné le rôle clé de
la diaspora intellectuelle dans le rayonnement des
universités maliennes et le transfert de connaissances.
Il a mis en avant des initiatives comme le programme
TOKTEN qui vise à renforcer les capacités scientifiques
des établissements d’enseignement supérieur, et
a encouragé les chercheurs à produire davantage
d’études sur les réalités migratoires.
Ce fut aussi l’occasion de louer les efforts consentis
par le gouvernement et ses partenaires pour le
rapatriement des Maliens en situation difficile. «Plus de
9 000 Maliens en situation de détresse ont été rapatriés
depuis janvier 2024», a annoncé Mossa AG Attaher
lors de cette conférence à l’université de Ségou. Et de
préciser, «le gouvernement a accompagné plus de 40
projets de jeunes migrants de retour, à hauteur de 100
millions de F CFA».
Les étudiants ont posé de nombreuses questions
pertinentes sur des sujets tels que le processus de
rapatriement des migrants en détresse, les actions
concrètes menées pour lutter contre la migration
irrégulière, et les politiques incitatives visant à
encourager leurs pairs formés à l’étranger à revenir
contribuer au développement du Mali. Ils ont également
manifesté leur intérêt pour les liens entre migration et
changement climatique.
Moussa Bolly