Entre janvier et août 2024, l’Algérie a refoulé vers le Niger voisin près de 20 000 migrants africains dont des femmes et des enfants. C’est ce que l’ONG locale «Alarme Phone Sahara» a dénoncé le 1er septembre 2024. Cette organisation a particulièrement déploré les conditions inhumaines dans lesquelles ces expulsions ont souvent lieu.
Dix-neuf mille sept cents quatre-vingt dix huit (19 798) personnes refoulées de janvier 2024 à août 2024 ! C’est le décompte publié le 1er septembre 2024 par l’ONG locale nigérienne, «Alarme Phone Sahara». Ainsi, du 1er au 17 janvier, 1 939 migrants ont été expulsés par l’Algérie dans le Sahara à la frontière nigérienne. «Du jamais vu», selon le média «InfoMigrants» qui a partagé les données en question. Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens, mais aussi d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont régulièrement refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe.
Ces migrants sont expulsés «dans des conditions brutales» avec «dans le pire des cas, des conséquences mortelles», a dénoncé Alarme Phone Sahara dans un rapport publié fin août. «Les migrants sont arrêtés lors des rafles en ville, au niveau de leurs maisons, de leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne et sont regroupés à Tamanrasset (sud algérien) avant d’être acheminés dans des camions vers le Niger», raconte Moctar Dan Yaye, le chargé de la communication de l’Ong. Les refoulés nigériens sont transportés jusqu’à Assamakka, premier village nigérien, où ils sont accueillis par les autorités locales. Mais les migrants d’autres pays africains sont débarqués au «Point zéro», zone désertique délimitant la frontière entre les deux pays, et doivent parcourir à pied 15 kilomètres pour atteindre Assamakka dans des conditions climatiques extrêmes.