Ségou, l’historique Cité des Balanzans (à
environ 240 Km de Bamako), a abrité les
activités programmées dans le cadre de la
Journée internationale des migrants du 19 au 21
décembre 2024. Le Premier ministre, Général de
division Abdoulaye Maïga, avait fait le déplacement
pour le lancement officiel de la commémoration
qui a enregistré la présence des représentants des
institutions de la République, des partenaires du
Mali et ainsi que des acteurs locaux et nationaux
impliqués dans la gestion de la problématique de la
migration.

«Ni la fermeture des frontières, ni l’érection de murs
plus élevés ne fourniront des solutions durables
à l’afflux de migrants… Une gestion efficace des
migrations nécessitera des politiques humaines offrant
des voies légales d’entrée» ! C’est par cette citation
de feu Kofi Annan, ancien Secrétaire général des
Nations unies décédé le 18 août 2018) que le Premier
ministre Abdoulaye Maïga a ouvert l’édition 2024
de la commémoration de la Journée internationale
des migrants. C’était le 19 décembre 2024 à Ségou
en présence des membres du gouvernement, des
représentants des institutions de la République,
des Partenaires techniques et financiers (PTF). Un
événement célébré sous le thème : «Migrations, Genre
et Changements climatiques : quelle protection pour
les personnes en mobilité ?» ! Dans son intervention à la
cérémonie d’ouverture, le ministre des Maliens établis
à l’Extérieur et de l’Intégration africaine a rappelé
que «80 % de la migration se déroule sur le continent
africain». D’où l’urgence pour Mossa Ag Attaher de
«concevoir des politiques continentales» adaptées
pour «une gestion efficace des flux migratoires».
«Nous devons renforcer notre coopération pour faire
de la migration un levier de développement», a déclaré
le ministre Ag Attaher. Il n’a pas manqué de saluer la
«contribution inestimable de la diaspora malienne»
qui en fait «un pilier du développement économique
et social du pays». Le ministre de tutelle a également
évoqué les grandes réformes entreprises, notamment
la révision de la Politique Nationale de Migration
(PONAM), ainsi que les actions renforcées contre
les réseaux de trafic et de traite des personnes. Il a
naturellement mis l’accent sur la nécessité «d’une
sensibilisation accrue» pour encourager des voies de
migration sûres et régulières, tout en invitant les jeunes
à explorer davantage les opportunités économiques et
sociales dans leur pays d’origine.

L’apport des Maliens établis à l’extérieur représente
environ 700 milliards de F CFA. En reconnaissance
de ce fort impact de la migration, le Premier ministre
Abdoulaye Maïga a affirmé que la gestion de la
migration constitue une priorité politique pour le
Mali. Selon le Général de division Abdoulaye Maïga,
«la gestion de la migration est une priorité politique
pour notre pays. Cette volonté s’est illustrée par de
nombreuses actions concrètes». Ainsi, la place de nos
compatriotes établis à l’extérieur a été renforcée auc
sein des Institutions de la République, notamment du
Conseil National de Transition (CNT). Sans compter
que la nouvelle Constitution accorde une place de
choix aux Maliens établis à l’extérieur qui siègeront
désormais à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Le chef du gouvernement a mis en exergue le «rôle
essentiel de la diaspora» dans le transfert d’expertise
technique et intellectuelle pour renforcer les capacités
des structures nationales. En la matière, le programme
TOKTEN est un exemple concret de l’engagement des

Maliens de l’extérieur pour le développement du pays.
Aujourd’hui, a insisté le Général de division Abdoulaye
Maïga, sur la nécessité d’intensifier la lutte contre les
réseaux de trafic et de traite des migrants et, d’autre
part, d’œuvrer à «créer les conditions endogènes pour
donner aux jeunes des raisons de rester chez eux afin
que la migration ne soit pas la règle, mais l’exception».
Il a aussi réaffirmé l’engagement du Mali à coopérer
sur les questions migratoires avec des partenaires et
des États respectueux des principes fondamentaux.
Cependant, a rappelé le Premier ministre, l’arbre ne
doit pas cacher la forêt. «Nous sommes conscients
des drames de la migration irrégulière qui endeuillent
chaque année de nombreuses familles. Les
statistiques présentées par le ministre des Maliens
établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, mettent
en exergue l’urgence d’agir ensemble pour contenir
les défis de la migration irrégulière», a-t-il indiqué.
Pour circonscrire cette menace, il a jugé nécessaire
d’intensifier «la lutte contre les réseaux de trafic et
de traite des migrants, et d’autre part, œuvrer à créer
les conditions endogènes pour donner aux jeunes
des raisons de rester chez eux afin que la migration
ne soit pas la règle, mais l’exception». Le chef du
gouvernement a rappelé que, en 2018, notre pays a pris
une part active dans les négociations et l’adoption du
Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et
régulières, lors de la conférence intergouvernementale
des Nations unies, tenue à Marrakech, au Maroc.

Pour le chef du gouvernement, «ce pacte est un
document fondamental à caractère non contraignant
destiné à générer une valeur ajoutée en matière
de traitement de la question de migration au plan
international. Il constitue une avancée majeure dans
la quête du respect des droits des migrants». Et de
conclure en rappelant qu’il est «fondamental» pour
la communauté internationale et pour tous les Etats
de «traiter la question de la migration avec dignité et
humanisme». Et cela d’autant plus que, a souligné le
Général de division Abdoulaye Maïga, «notre devoir,
aujourd’hui, en tant que décideurs, est de construire
des ponts entre les peuples et non d’élever des murs.
Ensemble, nous devons combattre les discours de
haine contre les migrants et œuvrer à la construction
d’un monde plus juste où le migrant, comme tout
citoyen, jouit de la place qui est la sienne».
A noter que le 18 décembre a été proclamé Journée
internationale des migrants par les Nations unies
(à travers sa résolution du 4 décembre 2000) suite
à l’adoption de la Convention internationale sur la
protection des droits de tous les travailleurs migrants et
des membres de leur famille, le 18 décembre 1990. Dans
cette convention, les Nations unies invitent les Etats
membres, les organisations intergouvernementales et
les organisations non- gouvernementales, à célébrer
avec faste la Journée internationale des migrants. Les
Etats doivent notamment diffuser des informations sur
les droits de l’Homme et les libertés fondamentales
des migrants, procéder à des échanges d’expérience
et prévoir des mesures efficaces pour assurer la
protection des migrants. Il s’agit donc pendant cette
journée de porter un éclairage sur les migrants et leurs
conditions de vie.
Cette journée offre aux acteurs de la gestion de la
migration une occasion particulière de mettre en
lumière les contributions inestimables de millions de
migrants partout dans le monde. C’est aussi l’occasion
d’attirer l’attention sur le contexte de plus en plus
complexe dans lequel s’inscrivent les migrations. Les
conflits, les catastrophes climatiques et les pressions
économiques continuent de pousser des millions de
personnes à quitter leur foyer en quête de sécurité ou,
tout simplement, de perspectives.
Il est heureux de constater que le Mali, à travers la
ratification de la Convention internationale sur la
protection des droits de tous les travailleurs migrants
et des membres de leur famille depuis le 05 juin 2003,
fait partie des premiers pays qui l’ont ratifiée. En
clôturant cette édition, le ministre Mossa Ag Attaher
a réitéré l’engagement du gouvernement malien à
mettre en œuvre les recommandations formulées et
à poursuivre les efforts pour une meilleure gestion de
la migration, dans l’intérêt de tous. En tout cas, rendezvous est pris pour l’édition 2025 pour continuer de
porter haut la voix des migrants et des communautés
qui les accueillent.
Moussa Bolly