L’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani a animé, samedi dernier, une conférence-débat à la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) de l’Université Kurukanfuga de Bamako, autour du thème : « Bâtir un nouveau Mali ».
L’événement a réuni plusieurs personnalités, dont l’ancien doyen de la FSAP Cheick Hamala Touré, le directeur de la Bibliothèque nationale Amadou Békaye Sidibé, le gérant de la librairie Ba Mamadou Ba, ainsi que Tidiani Djimé Diallo des éditions Etidia. Le ministère de l’Enseignement supérieur y était représenté, aux côtés de nombreux étudiants.
La rencontre s’est déroulée sous la modération du directeur général de l’AMAP, Alassane Souleymane.
Dès l’entame, le conférencier s’est dit honoré d’échanger avec des universitaires et des étudiants autour de ce qu’il considère comme « un bien précieux partagé : le Mali ». Il a exprimé sa gratitude envers les organisateurs et le public, soulignant que leur présence témoigne d’un profond respect pour sa personne et son engagement.
Ahmed Mohamed Ag Hamani a ensuite révélé que les initiateurs de cette conférence étaient venus lui présenter le projet à son domicile, avec « des mots justes et respectueux », traduisant leur volonté de favoriser la transmission du savoir entre générations patriotes. Convaincu par cette démarche, il a adhéré à l’initiative, d’autant qu’elle répond à une recommandation formulée lors de la sortie de son ouvrage « Bâtir un nouveau Mali », thème central des échanges.
Selon lui, cette orientation l’avait déjà conduit à envisager des conférences dans les grandes écoles et universités afin d’aider la jeunesse à mieux connaître l’histoire politique contemporaine du pays. Ce rendez-vous avec l’université répond donc parfaitement à cet objectif.
Le conférencier a rappelé que cette réflexion découle de son premier livre, publié en octobre 2022 aux Éditions Donniya : « Ahmed Mohamed Ag Hamani, une vie pour le Mali ». Dans cet ouvrage, il retrace son parcours — de fils de berger nomade à Premier ministre — avec pour objectif d’apporter une contribution à la reconstitution de l’histoire contemporaine du Mali, sans prétention de donner des leçons. Ce récit autobiographique, qu’il qualifie volontiers de « débuts de mémoires », couvre son enfance, sa scolarité, sa carrière administrative, ses dix années de fonctions ministérielles, ses quinze années de diplomatie, jusqu’à son passage à la Primature.
Au cours de sa communication, Ahmed Mohamed Ag Hamani est revenu sur son analyse de l’évolution politique du Mali depuis l’indépendance : une histoire marquée par des crises sociopolitiques récurrentes, des rébellions armées, des coups d’État militaires et un coup d’État civil. Il a situé les responsabilités, tout en avançant des pistes de solution pour sortir d’une crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis près de vingt ans.
Pour lui, « Bâtir un nouveau Mali » se veut une contribution à la recherche de réponses durables à cette crise. Il y développe notamment quatre objectifs majeurs destinés à permettre au Mali de reprendre en main son destin par un choix clair et décisif en matière de gouvernance.
Le conférencier a également revisité l’histoire politique du Mali de 1960 à nos jours, abordant sans détour les défis du pays et formulant des propositions qu’il estime essentielles pour renouer avec la stabilité. Il a conclu en remerciant les participants pour l’intérêt accordé au débat et en invitant les universitaires à poursuivre les échanges afin d’identifier des solutions adaptées aux maux qui minent le Mali.
En clôture, le doyen de la FSAP a salué la disponibilité et l’engagement d’Ahmed Mohamed Ag Hamani, soulignant que malgré son âge avancé, il demeure l’une des figures de référence — un « baobab » — de la faculté.
rédaction
diasporaction.fr

