GLOBAL SOUTH MEDIA :Une communauté de destin perpétuée par l’avènement de l’AES

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Kunming, capitale de la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine) a abrité du  5 au 7 septembre 2025) le Forum mondial des médias et des groupes de réflexion du Sud 2025. Plus de 500 délégués provenant de 110 pays de différentes régions du monde y ont participé. Une belle opportunité pour la région de démontrer sa montée en puissance dans sa quête de peser dans les relations internationales. Une quête perpétuelle d’indépendance réelle depuis la conférence de Bandung que les dirigeants panafricanistes sont déterminés à concrétiser aujourd’hui à travers l’avènement de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES).

Kunming, capitale de la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine) a abrité du  5 au 7 septembre 2025) le Forum mondial des médias et des groupes de réflexion du Sud 2025

« Synergie du Sud pour répondre aux défis mondiaux » ! Tel était le thème central du Forum mondial des médias et des groupes de réflexion du Sud 2025 que Kunming (province du Yunnan, dans le sud-est de la Chine) a abrité du 5 au 7 septembre 2025. Une initiative de l’Agence de presse Xinhua, du Comité provincial CPC du Yunnan et du gouvernement de la province du Yunnan. Véritable démonstration de force du Sud, les différentes interventions à la cérémonie d’ouverture ont démontré cette farouche volonté du Sud global de ne plus se laisser intimider, discriminer, voire écraser dans le concert des nations. Les participants ont ainsi sonné le réveil pour faire du Sud global « une force principale du nouvel ordre mondial ».

Pour ce faire, la région doit éradiquer le sous-développement et la pauvreté en contribuant à la stabilité et à la prospérité du monde. Autrement, la majorité des pays doit encore se donner les vrais moyens  de relever des défis comme la réduction de la pauvreté, le développement durable, l’accès de la majorité de la population aux services sociaux de base (éducation, santé, eau…), le changement climatique, les conflits et le terrorisme… C’est en tout cas une condition sine qua non pour réaliser leur « rêve de modernité » ! En dehors des efforts nationaux, la concrétisation passe aussi par la promotion du multilatéralisme, de la solidarité et de la coopération internationales…

Fu Hua, Président de l’Agence Xinhua

Même si les dirigeants des États concernés ne semblent pas en être souvent conscients, le Sud global ne manque pas d’atouts pour influencer la gouvernance mondiale. En effet, cette région représente par exemple  40 % du PIB mondial. Les défis ci-dessus évoqués ne sont pas au-dessus des atouts, surtout s’ils sont aussi abordés comme donc de grandes opportunités de promouvoir la révolution dans les domaines de la technologie et de la communication.

Prendre son destin en main pour tracer notre propre voie de développement

Il faut seulement y croire, prendre notre destin en main en traçant notre propre voie de développement en conformité avec non seulement nos besoins et nos ambitions, mais aussi en puisant dans nos valeurs traditionnelles. Autrement, nos États ne doivent plus accepter d’être des laboratoires d’expérimentation des théories du développement conçues ailleurs que des supposés Partenaires techniques et financiers (PTF) viennent nous imposer au mépris de nos besoins et de nos valeurs. Juste parce qu’ils détiennent le cordon de la bourse, ces « partenaires » croient savoir ce qui est mieux pour nos peuples ».

Ils « réfléchissent et agissent » à notre place sans aucun résultat, sans de pas concrets vers le développement, la modernité… qui sont pourtant des aspirations naturelles de tout peuple. Cela ne surprend pas parce que les modèles conçus en Occident ne visent pas à contribuer à notre développement, mais nous à maintenir sous le joug de la domination économique, diplomatique et politique afin de continuer à exploiter indûment nos richesses et ressources pour booster leur essor dans tous les domaines. Comme l’a rappelé le président de l’Agence Xinhua, M. Fu Hua, l’Occident n’a pas le monopole de la modernisation. En effet, chaque pays a le droit de choisir la voie qui sied le mieux aux défis auxquels il fait face et aux préoccupations de son peuple. Pourvu que cela soit une ambition commune correspondant à une vision partagée.

Des participants au Forum mondial des médias et des groupes de réflexion du Sud 2025 à Kunming

Ce sont des principes que nous retrouvons dans la volonté politique qui a redéfini les principes du partenariat avec le Mali (respect de la souveraineté nationale, celui des choix stratégiques et la défense des intérêts du peuple malien) où il n’y a plus de place pour le paternalisme. Ces nouveaux principes mettent ainsi l’accent sur la souveraineté du Mali, le respect de ses choix stratégiques et l’affirmation des intérêts du peuple malien dans la prise de décision. Ils visent donc à établir des partenariats mutuellement respectueux et alignés sur les objectifs nationaux

En fait, la création de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES) symbolise et représente une étape cruciale du long combat que le Sud n’a cessé de mener depuis la conférence de Bandung. Historique, ce sommet s’est tenu du 18 au 24 avril 1955 en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques. Cette conférence a marqué l’entrée sur la scène internationale des pays décolonisés du « Tiers monde ». Ne souhaitant pas intégrer les deux blocs antagonistes qui se faisaient face, menés par les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), ceux-ci ont choisi le « non-alignement ».

Des « Non-alignés » à l’AES, un même engagement contre l’impérialisme

Il est vrai qu’on ne parle plus de pays « non-alignés » depuis la fin supposée de la guerre froide, qui est marquée par une relative atténuation de la rivalité Est-Ouest. Mais, le vrai combat du Sud est de s’affranchir de toutes les formes de dominations pour réellement peser dans les relations internationales, dans la gouvernance mondiale. Il ne s’agit donc pas de se soustraire à la domination impérialiste ou néocolonialiste pour se jeter dans les bras d’une puissance antagoniste. Mais, de réellement s’assumer dans la défense de ses intérêts, d’imposer l’écoute et le respect.

Sous l’impulsion de la Russie, de la Chine…, nous assistons à de profonds changements à ce niveau. Et l’AES en est une parfaite illustration. Les dirigeants de l’Alliance affichent aujourd’hui plus de liberté, voire de souveraineté dans leurs choix de développement, notamment l’exploitation des richesses nationales. Mais, dans la région sahélienne, le changement ne sera pérennisé que s’il est réellement axé sur le bien-être de la population. 

Comme le disait récemment un activiste, « l’Asie n’a rien, mais transforme tout, alors que l’Afrique a tout, mais ne transforme rien » ! Pour consolider cette souveraineté retrouvée et s’affranchir de l’assistanat opposé (au développement), ce sont de tels paradigmes que l’Afrique, précisément l’AES, doit inverser pour s’affirmer et s’assumer dans l’exploitation de ses richesses comme tremplin de son émergence socioéconomique.

Des journalistes africains à la découverte du patrimoine culture, des richesses économiques et touristiques de la Province du Yunnan, Sud-Ouest de la Chine

C’est la condition sine qua non pour instaurer et maintenir la confiance entre les citoyens et les décideurs. « Quand le vent du changement souffle, certains construisent des murs, d’autres des moulins à vent », dit un proverbe chinois. Autrement, face au changement, certaines personnes résistent en construisant des barrières, tandis que d’autres en tirent parti pour innover et créer des opportunités, comme l’énergie des moulins à vent. Les peuples et les dirigeants de l’AES ne doivent rien ménager pour être de la seconde catégorie afin de rendre irréversible (après les transitions) ce vent de changement, de la liberté, de la souveraineté retrouvée.

Et comme l’a dit un intervenant au Forum de Kunming, les médias de la région peuvent et doivent servir de pont pour l’instauration de l’indispensable confiance entre le peuple les décideurs autour des défis à relever. Ils (médias) sont appelés à œuvrer pour faire entendre la voix du Sud comme « une force cruciale de la gouvernance mondiale qui ne cesse de gagner en force et en influence ». À condition bien sûr d’avoir les moyens financiers requis et aussi d’avoir un accès facile à l’information !

Moussa Bolly

diasporaction.fr

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