Au Mali, le tribunal de la cybercriminalité a condamné le lundi 27 octobre 2025 l’ancien Premier ministre Moussa Mara à deux ans de prison, dont
une année ferme. La défense a aussitôt fait appel de ce verdict. Vu les faits qui lui sont reprochés (un tweet), ils sont nombreux à penser que ce
jugement est très « politisé ». Et dans la situation actuelle du pays, qui fait face à de nombreux défis sur plusieurs fronts, vouloir réduire au
silence toutes les voix dissonantes est une grave erreur politique.
Ancien Premier ministre et président d’honneur du parti Yèlèma, Moussa Mara a été arrêté le 1ᵉʳ août 2025, inculpé et placé sous mandat de dépôt
pour « atteinte au crédit de l’État » et « opposition à l’autorité légitime », entre autres. Le 29 septembre 2025, il avait comparu devant les juges. À cette
occasion, le parquet avait requis deux ans de prison. Quant à la défense, elle a constamment plaidé pour la « reconnaissance du droit à la liberté » et pour
la relaxe à cause de « l’absence d’infraction et de toute intention de nuire ».
Avec cette condamnation, les juges ont donc suivi le parquet. En effet, le 27octobre 2025, le Tribunal du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité
(PNLC) l’a condamné à deux ans de prison, dont une année ferme.
Une condamnation assortie d’une amende de 500 000 FCFA et d’un franc symbolique de dommages et intérêts au profit de l’État, partie civile.
La défense de l’ancien Premier ministre a aussitôt interjeté appel de cette sentence. Elle avait plaidé la « relaxe pure et simple » de son client. « Cette
décision, particulièrement lourde, interpelle autant la conscience que le droit », a dénoncé le Collectif des avocats de Mara dans un communiqué de presse
publié après le verdict. « Au-delà du verdict, demeure la question fondamentale de l’intention, de la faute, de la culpabilité et du sens même de
la justice, qui repose sur la mesure et l’équité. Face à cette situation, nos convictions restent intactes », a souligné la défense.
« Nous continuerons d’affirmer (preuves et droit à l’appui) que nul élément matériel ni intentionnel ne justifie une telle condamnation. Le combat judiciaire
ne s’achève pas aujourd’hui : il se poursuit, avec la même détermination, sur le terrain du droit et de la vérité », a indiqué le communiqué. En attendant la
décision de la Cour d’appel, M. Mara va rester en détention. Mais, a annoncé sa défense, « une nouvelle demande de mise en liberté sera déposée auprès
de la juridiction d’appel, afin que soit réexaminée, dans un esprit de justice et d’équité, la nécessité de sa détention ».
Vu les faits qui sont reprochés (un tweet) à l’ancien chef du gouvernement, ils sont nombreux à penser que ce jugement est très « politisé ». Et dans la
situation actuelle du pays, qui fait face à plusieurs défis sur de nombreux fronts, vouloir réduire au silence les voix discordantes est une grave erreur
politique. Autant on ne saurait tolérer ceux qui prêchent la haine, la division ou appellent à l’insurrection populaire ; autant il n’est pas judicieux de vouloir
condamner toute la nation à parler le même langage sans conviction. Cela d’autant plus que, pour éviter tout retour à la case-départ, le Mali Kura doit
reposer sur des valeurs immuables et des convictions fortes. Être d’avis contraire des décideurs ne signifie pas forcément qu’on est contre eux et
qu’on œuvre à leur échec. Le plus souvent, c’est un appel à se remettre en cause. Ce qui est une condition sine qua non de succès en politique.
En tout cas, ils sont nombreux à trouver que « c’est une grosse erreur politique que de vouloir mettre Moussa Mara forcément à la touche pour le
réduire au silence parce qu’il a une voix qui a toujours porté et qui continue de porter le Mali au-delà de nos frontières, donc dans le concert des nations » !
Et cela d’autant plus que, contrairement à la plupart des « Exilés », ses critiques sont « objectives car inspirées par l’intérêt supérieur de sa patrie » !
Dans la situation actuelle du pays, la diversité des opinions sur celle-ci n’est pas forcément une menace, mais une manifestation que chacun de nous
accorde à la patrie, traduit notre volonté politique de la tirer de l’impasse ! « Brisez les chaînes, libérez les prisonniers politiques etd’opinion… Écoutez toutes les voix et tenez compte des plus objectives dans la gouvernance du pays » ! Ce sont les conseils que nos interlocuteurs ont souhaité donner aux autorités de la Transition !
Kader Toé
diasporaction.fr

