Créer un cadre approprié pour intégrer les nouvelles orientations
Le processus de relecture de la Politique nationale de migration (PONAM) a été officiellement lancé le 2 mai 2025. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine en présence du Chef de mission de l’OIM et du Chargé d’affaires de l’Union européenne.
Garantir une gestion optimale des migrations ! Tel est l’objet de la révision de la Politique nationale de migration (PONAM). Elle offre l’opportunité de proposer des solutions adaptées aux questions émergentes comme les liens entre la mobilité humaine et le changement climatique, le lien entre le genre et la migration, ainsi que la valorisation du potentiel de la diaspora comme un levier pour le développement du Mali.

Le présidium de la cérémonie de lancement du processus de relecture de la Politique nationale de migration
Il s’agira donc, à travers cette relecture, d’adapter les orientations du Mali aux nouvelles réalités migratoires. Dix ans après son adoption, le contexte mondial a profondément évolué. Conséquences logiques des crises sécuritaires, des effets du changement climatique, des défis sanitaires et des mutations géopolitiques, les réalités migratoires ont changé partout dans le monde. «L’heure est venue de remettre l’ouvrage sur le métier», a indiqué le ministre Mossa Ag Attaher en appelant à «une refonte ambitieuse et pragmatique de la politique migratoire» du pays.
Ce qui nécessite «une adaptation lucide et ambitieuse de notre politique migratoire», a-t-il souligné. Et d’insister, «les migrations humaines ne doivent pas être perçues comme un fardeau, mais une opportunité. Une opportunité pour le développement, la solidarité et le progrès partagé». Selon le gouvernement et ses partenaires, la relecture de la PONAM servira de cadre approprié pour intégrer les nouvelles orientations, notamment la protection renforcée de nos compatriotes vivant à l’extérieur et leur pleine implication dans la vie de la nation. Elle sera inclusive, concertée et ambitieuse.
Cette révision consistera à aligner la Ponam sur les nouveaux cadres nationaux et internationaux de gouvernance migratoire, notamment la vision stratégique «Mali kura netaasira ka ben san 2063» et la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable (2024-2033). Elle permettra également d’intégrer les dynamiques de la géopolitique internationale actuelle des migrations, dans un contexte mondial en constante évolution.
Avec une diaspora estimée à près de 6 millions de Maliens à travers le monde, le Mali considère ses ressortissants de l’étranger comme des acteurs essentiels du développement. Selon M. Abdoulaye Keita, chargé des questions migratoires au ministère des Maliens établis à l’extérieur, cette diaspora contribue activement à la transformation économique du pays et au processus de «Mali Kura».
Le représentant de l’OIM, M. Seydou Aboubacar, a réitéré l’engagement de son organisation à soutenir le Mali dans la protection des migrants en détresse. Il n’a pas manqué de rappeler que la migration peut-être «un levier de développement et de lutte contre la pauvreté». À noter que, depuis 2017, l’OIM a facilité le retour et la réinsertion de plus de 44 000 personnes, en partenariat avec le gouvernement malien et d’autres partenaires. Représentant l’Union européenne (UE), M. Thomas Eckert, a insisté sur la nécessité d’une relecture «sans complaisance» de la Ponam afin d’éviter les drames humains liés à la migration clandestine.
Selon des observateurs, cette relecture marque un tournant stratégique pour le Mali dans un contexte dans lequel la migration, souvent perçue comme un problème, peut devenir une solution si elle est bien encadrée. Il s’agit désormais pour les autorités maliennes d’adapter les réponses aux réalités contemporaines avec l’appui de partenaires nationaux et internationaux.

Les officiels au lancement officiel du processus de relecture de la Politique nationale de migration
«Ensemble, nous construirons une gouvernance migratoire moderne, équitable et profondément humaine, fidèle aux valeurs du Mali», a promis Mossa Ag Attaher en remerciant tous les partenaires techniques, en particulier l’Organisation internationale des migrations (OIM), les acteurs de la société civile, les collectivités et bien entendu notre diaspora pour son engagement exemplaire. Ensemble, a-t-il assuré, «nous relèverons ce défi pour un Mali plus fort, plus juste, au service de tous ses enfants, d’ici et d’ailleurs» !
Naby