Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, M. Mossa Ag Attaher, a présidé la cérémonie inaugurale du Programme de protection, de retour et de réintégration des migrants en Afrique subsaharienne le 9 novembre 2023. Cet événement marque un tournant majeur dans la gestion migratoire du pays, mettant en lumière l’engagement envers la Politique nationale de migration (PONAM) et la volonté de relever les défis liés à la migration dans un contexte sécuritaire complexe au Sahel.
«Les enjeux migratoires actuels nécessitent une approche globale et des réponses communes. La mise en place de ce programme est l’opérationnalisation de notre engagement commun à relever les défis liés à la migration», a rappelé le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher dans son discours d’ouverture. Dans son intervention, il a mis en relief les défis passés tout en appelant les acteurs à «une nouvelle approche avec des projets collectifs et communautaires pour prévenir la migration irrégulière».
«Les objectifs du présent programme sont en parfaite cohérence avec les priorités du gouvernement définies à travers les documents de politiques sectorielles et les documents de planification stratégiques», a déclaré le ministre de tutelle. «L’engagement des plus hautes autorités de notre pays se confirme chaque jour davantage pour une meilleure gestion des migrations», a-t-il souligné en évoquant notamment l’adoption de la Politique nationale pour la migration (PONAM) et ses Plans d’action par le gouvernement en septembre 2014.
«C’est la preuve tangible de la détermination du Mali et de ses partenaires à faire de la gouvernance des migrations une priorité dans un monde en mutation où les enjeux migratoires se posent de plus en plus avec acuité», a-t-il souligné. Il a aussi rappelé que «le contexte sécuritaire difficile dans les pays du Sahel accentue la vulnérabilité des migrants durant tout le processus migratoire et impose de nombreux défis en matière de protection des migrants». Le ministre Ag Attaher a souligné que si les migrations sont «bien gérées», elles profitent aussi bien «au pays d’accueil, d’origine et aux migrants. Dans le contexte actuel toute notre stratégie doit être construite autour de la protection des migrants indépendamment de leur statut migratoire».
Cela est d’autant important qu’ils sont nombreux les migrants en quête de protection dans les pays de transit et certains pays d’accueil. D’où la pertinence de ce programme qui doit permettre de consolider le projet de «renforcement de la gestion de la gouvernance des migrations, le retour et la réintégration durable au Mali». Cette initiative, qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action conjoint de la Valette (Malte), doit permettre d’atteindre «des résultats notoires dans la gestion des migrations».
Il faut reconnaître que, ces dernières années, le Mali et ses partenaires ont consenti d’énormes efforts pour l’assistance aux rapatriements des Maliens bloqués dans les pays de transit et en difficulté dans certains pays de destination. Cette assistance a incontestablement permis de secourir de nombreux migrants vulnérables. Cependant, a déclaré Mossa Ag Attaher, «nous pensons qu’il est nécessaire aujourd’hui d’expérimenter d’autres initiatives dans le cadre de la prévention de la migration irrégulière, notamment la mise en place des projets collectifs et communautaires. Nous devrons également mettre le focus sur le suivi des migrants dont certains reprennent les routes périlleuses de la migration irrégulière quelques mois juste après leur retour».
Ce qui nécessite «un véritable diagnostic» des interventions dans le domaine de l’assistance aux rapatriements en vue de mettre en lumière les
succès et les limites communs et proposer des nouvelles alternatives. Le ministre des Maliens de l’extérieur a ainsi exhorté l’ensemble des partenaires du Mali à «s’inscrire dans cette nouvelle dynamique qui consiste à alterner initiatives de prévention de la migration irrégulière à l’amont auprès des communautés locales, pour dissuader les départs irréguliers, et l’accompagnement des migrants de retour dans une approche qui prend en compte les besoins des communautés d’origine». Il a également sollicité l’accompagnement et l’implication de tous les partenaires dans le processus de relecture de la Ponam afin de l’adapter aux réalités actuelles de la migration.
Dans son intervention, Mossa Ag Attaher n’a pas manqué d’exprimer «toute la reconnaissance du Mali» à l’endroit de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation internationale pour les migration (OIM) pour avoir initié «ce programme combien importante pour l’amélioration de la protection des migrants et plus particulièrement les plus vulnérables sur les routes migratoires». A la cérémonie d’ouverture, le ministre Mossa Ag Attaher avait à ses côtés de proches collaborateurs et des responsables de l’UE et de l’OIM.
Moussa Bolly