MARIETOU MARIETTE DICKO:Une talentueuse créatrice qui assume les charges d’ambassadrice de la culture malienne

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Une fois de plus, elle a été l’une des grandes vedettes de la «Semaine de la culture» de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) du 22 au 24 mai 2024 au siège de cet organisme à Paris, France. Comme lors des présentes éditions, Mariétou Mariette Dicko a pleinement joué son rôle d’ambassadrice de la culture malienne à ce prestigieux événement. Une mission qu’elle se bat à mener à bien partout malgré les contraintes liées à la crise énergétique qui affecte sérieusement ses efforts de création et de production.

«Tradition respectée» ! Tel est le commentaire d’un confrère pour louer la très remarquable participation de la talentueuse  créatrice de mode Mariétou Mariette Dicko à l’édition 2024 de la «Semaine africaine de l’Unesco». Fidèle à une coutume bien établie «l’infatigable ambassadrice du bogolan Made in Mali» a organisé son traditionnel défilé de mode en marge de ce prestigieux événement. Inutile de vous qu’elle a encore innové cette année en faisant appel à son génie créateur. En parfaite symbiose avec le thème de cette année, «l’éducation pour l’innovation, le développement et la culture en Afrique», Mariétou a donné libre cours à sa créativité et à son ingéniosité pour sublimer ses créations et fasciner les visiteurs.

En dehors de l’admiration et de la fascination  du public, cela lui a valu  la reconnaissance de La Secrétaire générale de la Francophonie et l’ambassadeur délégué permanent du Mali auprès de l’Unesco, respectivement Mme Louise Mushikiwabo et M. Amadou Opa Thiam. La bonne nouvelle, c’est que Mariétou Mariette Dicko aura encore l’opportunité de remette en marche son génie créateur car elle sera sans doute l’une des grandes vedettes du Salon de l’artisanat et des métiers d’art de la Ville de Nogent-sur-Marne (France) du 22 au 24 novembre 2024. Une belle opportunité de continuer à sublimer le public et à rehausser l’image du Mali à l’extérieur.

Fondatrice de l’entreprise «Traditions Mode Africaine», Mariétou Mariette Dicko est créatrice de mode et présidente du Projet Culturel «Mode Arts Développement International» (MaDi, comme le nom de son défunt et regretté fils, Kamakoye Mady Diallo). Créatrice de mode de réputation mondiale, Mariétou a été désignée ambassadrice des textiles et de la mode par le ministère de l’Artisanat et de la Culture afin de «mettre en lumière son expertise et son influence tant au niveau national qu’international».

Selon les témoignages de ses proches, Mariétou Mariette a développé une passion pour la mode dès son jeune âge. Elle a ainsi appris le filage du coton de sa grand-mère, la couture de sa mère et la broderie ainsi que le tricot à l’école des bonnes sœurs. A 17 ans, elle s’est lancée dans la couture des étoffes artisanales afin de soutenir financièrement sa famille tout en poursuivant ses études. Une fois le parchemin décroché, la belle et élégante jeune dame a travaillé dans le secteur des assurances et pour une compagnie pétrolière avant de rejoindre l’UNESCO et l’UNICEF où elle a passé 16 ans.

Difficile d’échapper à sa passion et Mariétou a été rattrapée par le virus de la mode au début des années 2000 et organise son premier défilé à Bamako. Ce fut aussi le début officiel des activités de sa marque «Traditions Mode Africaine». Un engagement artistique qui lui permet ainsi de rendre un hommage mérité à sa grand-mère tout en mettant en valeur les étoffes maliennes.

Aujourd’hui, pour promouvoir les textiles du Mali, l’entrepreuneure artistique et culturelle a plusieurs cordes à son arc comme le projet culturel  «MaDi» (Mode Arts Développement International). Cette initiative vise à développer et exporter la culture malienne à travers la mode et l’artisanat. Ambassadrice et consultante pour la promotion des textiles et de la mode du pays, Mariétou ne cesse de sillonner le monde pour représenter l’artisanat malien. Et cela en animant des conférences sur des thèmes comme les femmes chefs d’entreprise dans l’artisanat et l’agriculture, en particulier la culture du coton…

En plus de ses activités dans le domaine de la mode, Mariétou a été nommée ambassadrice du Mali à l’Organisation mondiale de la gastronomie en 2000 et porte-parole pour l’Afrique de l’ouest pour son engagement dans l’art et la décoration avec les textiles africains, singulièrement maliens. Un engagement volontaire aujourd’hui très contrarié par les crises qui secouent notre pays. La créativité et la production de Mariétou est surtout très affectée par la crise énergétique qui frappe le pays depuis de longs mois. «Je n’arrive plus à produire des collections de vêtements à cause des problèmes d’électricité», nous a-t-elle récemment confié.

«Heureusement, j’avais plusieurs collections déjà produites qui me permettent de participer à des événements qui se font très rares pour nous Maliens», a-t-elle ajouté. Et de regretter, «les ventes sont liées aux événements, elles sont donc au ralenti. On ne nous court plus après. Nous sommes devenus presque inexistants». Et pourtant rappelle la talentueuse créatrice de mode, «il y a des événements pourtant à travers le monde. Malheureusement, les structures étatiques au Mali ne profitent pas de la situation pour faire des propositions de participation pour des personnes comme moi ayant la double nationalité qui peuvent valablement représenter le pays. La culture malienne est tellement appréciée en France».

Mais, il faut sans doute plus d’obstacles et de mauvaise foi pour empêcher cette Nyéleni (amazone, guerrière) de renoncer à ses projets pour rehausser et rependre l’image du Mali comme un doux et exquis parfum.  Et cela d’autant plus que la patriotisme ce n’est dans le discours, mais dans la création artistique et culturelle qui en est aujourd’hui l’une des meilleures armes pour conquérir le monde !

Moussa Bolly

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