Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a lancé le 24 octobre 2024 une nouvelle session de formation destinée aux migrants de retour. A cette occasion, Mossa Ag Attaher avait à ses côtés sa collègue chargée de la Formation professionnelle, Mme Bagayoko Aminata Traoré (qui a quitté le gouvernement le 21 novembre 2024). Cette initiative du ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, en partenariat avec le ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, vise à offrir des opportunités concrètes de réintégration socio-économique à 40 bénéficiaires.
Présidium de la cérémonie de lancement des sessions de formation professionnelle pour les migrants de retour au bercail
Offrir des opportunités concrètes de réintégration socio-économique à 40 bénéficiaires ! Tel est l’objectif principal d’une nouvelle session de formation lancée le 24 octobre 2024 au Centre formation professionnelle de Sénou. Elle a été axée sur des secteurs porteurs tels que le bâtiment, la transformation agroalimentaire, la coupe et couture. C’est une initiative du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, en partenariat avec le ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. La cérémonie de lancement a enregistré la présence des ambassadeurs d’Italie et du Royaume d’Espagne au Mali ainsi que le représentant par intérim de l’OIM Mali et plusieurs acteurs œuvrant dans le domaine de la migration.
Dans son discours inaugural, le ministre Mossa Ag Attaher a mis en exergue l’importance de cette session dans la réintégration des migrants, surtout après une année marquée par un nombre record de retours. En effet, plus de 8 000 Maliens sont revenus au bercail depuis janvier 2024, souvent dans des conditions difficiles. Selon le ministre, accueillir ces migrants et leur offrir des perspectives de réinsertion est «une obligation morale et un droit fondamental». Cette session de formation a été initiée en partenariat avec plusieurs acteurs. En plus des ministères impliqués, des partenaires internationaux, tels que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les ambassades d’Italie et d’Espagne… lui ont apporté leur soutien. Les bénéficiaires devaient être formés dans des établissements spécialisés garantissant une alternance entre théorie et pratique.

La photo de famille de la cérémonie de remise d’attestation à l’issue d’une formation destinée aux migrants de retour
En réaffirmant l’engagement de l’État malien à soutenir la réinsertion socio-économique des migrants, le ministre Ag Attaher a appelé tous les partenaires à intensifier leurs efforts pour offrir des perspectives concrètes à ces jeunes qui reviennent souvent après avoir vécu des expériences difficiles. «Nous ne pouvons décevoir notre jeunesse. Nous avons le devoir de créer des conditions favorables pour qu’elle puisse participer activement au développement national», a-t-il déclaré. Et cela d’autant plus que, a rappelé le ministre de Tutelle, «l’histoire des migrants ressemble quelque peu à celle de la galette : leurs deux côtés sont brûlés. Ce sont des écorchés vifs qui font le choix de partir en quête d’un mieux-vivre et d’un mieux-être sans aucune garantie de réussite». Et de poursuivre, «revenir est encore plus difficile voire humiliant pour eux, surtout ceux qui reviennent sans rien. Et c’est là qu’ils ont besoin de nous ; c’est le moment pour nous d’intervenir. Nous pensons que l’aide à la réintégration et le renforcement des capacités techniques constituent des alternatives crédibles à l’accompagnement des migrants de retour».
Cette initiative constitue une dynamique de partenariat entre les départements ministériels concernés et des organisations de migrants à travers l’Association malienne des expulsés (AME) et l’Association Retour-Travail et Dignité (ARTD). Le ministre n’a pas manqué de saluer «l’engagement de nos partenaires associatifs qui œuvrent au quotidien auprès des migrants de retour et de transit pour leur donner l’assistance et l’accompagnement nécessaires». Il a aussi précisé que cette activité est à «la croisée de plusieurs politiques sectorielles, notamment la politique nationale de migration, la politique nationale de l’emploi et la politique nationale de la formation professionnelle» !
Naby