Guimba National sacré «Meilleur acteur» pour sa prestation dans «Sans
banc fixe»
Double victoire pour le film «Sans banc fixe», court-métrage réalisé par
Galiam Bruno Henry (son second du genre), au Festival international du
film espoir (FIFE)-Paris 2025. L’œuvre a non seulement été récompensée
par le «Prix du Meilleur film», mais Habib Dembélé dit «Guimba National»
a été aussi sacré «Meilleur acteur».
«Une prestation d’une intensité rare et d’une humanité profonde» ! Telle est
l’appréciation du jury qui a décerné à Habib Dembélé dit «Guimba National»
le «Prix du meilleur acteur» du Festival international du film espoir (FIFE)-
Paris 2025. Un sacre qu’il doit à sa brillante prestation dans «Sans banc fixe»,
un court-métrage réalisé par Galiam Bruno Henry (son second du genre).
«Sans banc fixe» met en scène trois sans domicile fixe (SDF/rôles interprétés
par Habib Dembélé, Julien Joerger et José Da Silva) se chicanant sur le banc
d’un square. Leurs échanges révèlent aux cinéphiles des itinéraires
chaotiques, inattendus et émouvants.
Un jour, Fred trouve un smartphone perdu dans une «manif politique». Il le
rapporte dans le square et ils veulent appeler. Mais appeler qui ? Une
équation difficile à résoudre pour ces trois personnes sans histoire (dans tous
les sens du mot) car, dit-on dans le synopsis, «tout le monde les a rejetés ou
oubliés». Comme on peut lire dans un texte de présentation de l’œuvre, «la
rue a gommé leur âge et leur passé. Qui peut encore savoir les hommes qu’ils
ont été ?» ! Finalement, «ils regardent les noms du répertoire et décident
d’appeler chacun une personne» !
«J’ai été touché par cette histoire dans la mesure où, comme l’auteur, j’ai porté
assistance à des SDF et découvert, en discutant avec eux, des parcours bien
loin des clichés habituels de fainéants, alcooliques, drogués ou
schizophrènes», a aussi souligné le réalisateur Galiam Bruno Henry. Et de
poursuivre, «ces clichés, bien implantés dans nos esprits, font que nous
détournons habituellement le regard quand nous croisons un SDF. Nous les
considérons plus comme des délinquants qui ont mérité leur sort que comme
des humains en perdition. Bien des gens seraient pourtant étonnés
d’apprendre que certains sont diplômés, ont eu un passé professionnel, des
conjoints et des enfants. Des chocs émotionnels (deuil, maltraitance infantile,
etc.) ou des faillites professionnelles insurmontables ont plongé et englué
certains d’entre eux dans un abîme de souffrance».
Les trois personnages de cette histoire, commente un critique, sont dans
«cette perte de dignité. Ils ont d’abord perdu confiance en eux avant de perdre
confiance en la société. Le plus jeune se rebelle encore contre cette fatalité.
Mais sans aide, on sait que la rue l’avalera comme les deux autres, de 25 ans
ses aînés». Les critiques accréditent Galiam Bruno Henry d’un «magnifique
court-métrage». Selon eux, après «Le Service», le réalisateur a franchi un
autre seuil dans sa carrière et son engagement avec ce «2e bébé».
Le Festival international du film espoir (FIFE) est une rencontre
cinématographique annuelle qui se tient dans plusieurs pays africains, en
Amérique et dans quelques pays européens. Fondé en 2022 par Abdoulaye
Bamba, le festival a pour objectif de promouvoir les films africains à
l’international tout en introduisant des films internationaux sur le continent
africain. C’est une plateforme internationale qui vise à promouvoir les films
engagés abordant des thèmes tels que les droits humains, la paix, l’écologie
et la lutte contre le racisme. C’est également l’opportunité de donner une
visibilité aux cinéastes émergents et de faire reconnaître leur travail sur la
scène internationale.
La première édition du FIFE s’est tenue en 2022, simultanément à Abidjan,
Washington, Paris et Lille en réunissant de manière exceptionnelle des
professionnels du cinéma issus de divers horizons. En 2023, le FIFE avait
élargi son champ d’action en intégrant de nouvelles villes africaines telles que
Bamako et Conakry. «Le FIFE met à l’écran un cinéma qui promeut l’espoir et
encourage un monde meilleur pour faire vivre la paix, la cohésion sociale, les
droits humains à l’aide du brassage interculturel», souligne Habib Dembélé
alias Guimba National, «Meilleur acteur» de cette édition 2025 !
Moussa Bolly