Le ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, et celui de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social ont rencontré (en présentiel et en ligne) plus d’une quarantaine d’entrepreneurs maliens résidant en Suisse, France, Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne et au Luxembourg. Cette rencontre a eu lieu le 3 juin 2025 dans les locaux de la mission diplomatique du Mali à Genève (Suisse) en présence des membres du Conseil national de transition (CNT). Elle a eu lieu en marge de la 113ᵉ session de la Conférence internationale du travail qui a lieu du 2 au 13 juin 2025 dans la capitale helvétique.
Au cours des échanges directs et fraternels, Mme Oumou Sall Seck (ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnel/MNEFP) a exprimé sa profonde gratitude et son immense respect pour ses compatriotes, en l’occurrence les entrepreneurs qui portent les couleurs du Mali à travers le monde. Malgré l’éloignement géographique, ceux-ci demeurent proches de leur chère patrie par le cœur, l’engagement et le sens du devoir. Elle a également rappelé que le Mali se trouve à «un carrefour décisif de son développement». Le pays aspire donc à se relever, à se transformer, à construire une économie résiliente, inclusive et durable. Mais, a assuré Mme Seck, cela ne pourra se faire sans les entrepreneurs de l’intérieur comme de la diaspora.
«Faire du Mali une terre d’opportunités, un pays où l’initiative privée est encouragée, où la jeunesse est formée et valorisée, où les projets porteurs ont toute leur place» ! Telle est aujourd’hui l’ambition de Mme Oumou Sall Seck. Pour mieux l’accompagner, elle a exhorté les entrepreneurs maliens établis à l’extérieur à s’investir dans la formation professionnelle pour transmettre à notre jeunesse les compétences du 21ᵉ siècle ; dans l’entrepreneuriat pour innover, créer de la valeur ajoutée et répondre aux besoins locaux ; et la création d’emplois à travers le développement de l’économie locale afin de renforcer les territoires, lutter contre le chômage et redonner espoir.

Le ministre Oumou Sall Seck à la rencontre des entrepreneurs maliens d’Europe pour nouer un pacte nouveau avec la diaspora
Madame la Ministre a souhaité les voir «investir non seulement leurs ressources, mais également leur temps, leurs idées et leurs convictions». Et c’est pour leur faciliter cette tâche que le code des investissements a été repensé. Les participants à cette rencontre ont salué sa tenue à l’unanimité. «C’est une initiative salutaire compte tenu de sa pertinence. C’est une première rencontre du genre», s’est réjoui un participant. «Nous souhaitons que cette rencontre soit pérennisée… Nous sollicitons davantage l’appui institutionnel du gouvernement, notamment du ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle», ont soutenu d’autres participants.
Par ailleurs, ces entrepreneurs de la diaspora ont exprimé plusieurs préoccupations. Elles portent spécialement sur les facilités attendues de la part du gouvernement pour encourager leur retour, leur installation, ainsi que leur insertion professionnelle et sociale au pays. Les difficultés d’accès à la terre et aux services de l’État, l’insuffisance des informations pratiques disponibles…
Les ministres ainsi que les membres du CNT se sont attelés à répondre à l’ensemble des questions posées en prenant soin de réserver une suite appropriée à celles ne relevant pas directement de leurs compétences. Ils ont notamment rappelé à leurs interlocuteurs que le Code des investissements et le Code minier ont été récemment repensés afin d’offrir davantage d’opportunités aux Maliens, particulièrement à ceux de la diaspora. D’une manière générale, ces réformes visent à simplifier les démarches administratives pour l’investissement ; accorder des exonérations fiscales et douanières attractives ; sécuriser juridiquement les investissements à travers des garanties renforcées ; encourager les partenariats publics-privés ; faciliter l’accès aux zones économiques spéciales ; promouvoir l’investissement dans les secteurs stratégiques, spécifiquement l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et les technologies ; impliquer la diaspora dans l’exploitation responsable des ressources minières, en valorisant les compétences et capitaux maliens ; et instaurer des mécanismes d’accompagnement et de suivi spécifiques pour les projets portés par les Maliens de l’extérieur.

Le ministre Oumou Sall Seck a souhaité les Maliens de l’extérieur investir non seulement leurs ressources, mais également leur temps, leurs idées et leurs convictions
La conseillère chargée des questions économiques de l’ambassade du Mali à Bruxelles (Belgique), qui participait en ligne, a aussi vivement salué cette initiative avant de plaider pour l’organisation d’une rencontre annuelle des entrepreneurs maliens et des porteurs de projets établis à l’extérieur. Un plaidoyer approuvé par tous les participants.
«Le Mali, aujourd’hui plus que jamais, est prêt à travailler avec toutes ses filles et tous ses fils. Je vous invite donc à voir ce moment non pas comme un simple échange, mais comme le début d’un pacte nouveau entre le Mali et sa diaspora», a souligné Mme Oumou Sall Seck. Et de conclure, «ensemble, redonnons vie à notre tissu économique, recréons des chaînes de valeur locales, construisons des ponts entre les compétences d’ici et d’ailleurs, car c’est dans l’union, dans l’action et dans la confiance que notre nation grandira» ! Autrement, le Mali Kura ne sera que le fruit de la synergie de toutes les compétences du pays !
Moussa Bolly