DR HOUSSEYNI SANKARÉ, CHERCHEURE CANADO-MALIEN «La résilience aux impacts des changements climatiques ouvre de nombreuses opportunités»

Date:

Share post:

Canadien d’origine malienne, DR Housseyni Sankaré est un chercheur affilié à «Environnement et Changement climatique Canada».

Titulaire d’un doctorat en science de la Terre et de l’atmosphère à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), avec une spécialisation en météorologie et climatologie, il est également chargé de cours à l’UQAM. Dans cet entretien, il nous parle de cette thèse, du challenge que cela représente et des perspectives que lui ouvre cette thèse. Interview !Diasporaction : Vous venez de soutenir votre thèse de doctorat, pouvez-vous nous en parler ?

Housseyni Sankaré : Ma thèse portait sur l’étude des nuages arctiques pendant l’hiver polaire, en utilisant des observations satellitaires et un modèle régional du climat. Mon projet faisait partie d’un programme plus vaste de développement de satellite, le TICFIRE, en collaboration avec la NASA, l’Agence Spatiale Canadienne et des chercheurs universitaires, dont ceux de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). L’objectif était de mettre en orbite un satellite de surveillance météorologique pour mesurer les changements du cycle de la vapeur d’eau en Arctique, y compris la formation des précipitations, la composition des nuages et le refroidissement de l’atmosphère. Ma thèse y a contribué en démontrant l’impact des nuages arctiques sur le refroidissement de l’atmosphère, en combinant les mesures satellitaires et la modélisation numérique, soutenant ainsi le développement du satellite. J’ai analysé l’influence de ces nuages sur le climat arctique et leur représentation dans les modèles climatiques pour améliorer nos projections climatiques.

-Faire un doctorat représente un challenge. Quels défis avez-vous relevés ?

H.S : Effectivement, le doctorat a été un défi passionnant et exigeant. Il a fallu combiner les observations satellitaires avec les simulations du modèle climatique pour obtenir des résultats cohérents. Ce qui nécessitait une compréhension approfondie des processus atmosphériques et une maîtrise des outils de traitement des données satellitaires et de modélisation numérique. De plus, il fallait jongler entre la recherche doctorale, le travail, l’enseignement, la famille et mes activités sociales. Cela a demandé une grande organisation et une discipline rigoureuse. Travailler jusqu’à tard la nuit et les week-ends pendant des années sans relâche ni véritable repos a été un autre défi majeur.

-Quelles perspectives s’ouvrent à vous avec votre doctorat ?

H.S : Mon doctorat ouvre de nombreuses perspectives passionnantes. Il me permettra de continuer à contribuer à la recherche sur le climat arctique, en particulier dans le contexte du changement climatique, au sein des universités et des centres de recherche. Je suis également intéressé par les applications pratiques de mes recherches, telles que l’amélioration des modèles climatiques pour mieux comprendre et anticiper les changements climatiques. Avec le changement climatique qui préoccupe toutes les organisations gouvernementales, ONG ou des entreprises privées, la nécessité d’adaptation ou de résilience aux impacts des changements climatiques ouvre de nombreuses opportunités, que ce soit avec des ONG, des gouvernements, des sociétés privées comme les mines, le secteur financier ou la construction, au Canada, au Mali ou ailleurs dans le monde.

-Avez-vous un message pour les futurs doctorants africains qui désirent étudier au Québec ?

H.S : Je conseille aux futurs doctorants africains, qui envisagent d’étudier au Québec, de saisir cette opportunité avec enthousiasme. Le Québec offre un environnement académique riche et stimulant, avec de nombreuses possibilités de collaboration internationale. Il est également important de rester ouvert et curieux car le doctorat est une occasion unique d’explorer en profondeur un sujet qui vous passionne. Les clés pour réussir son doctorat en Amérique du Nord sont la discipline, le courage et la patience.

-Votre mot de la fin ?

H.S : Je tiens à remercier ma famille, mes amis, mes collègues et mes professeurs pour leur soutien tout au long de mon parcours doctoral. C’est grâce à leur encouragement et leur inspiration que j’ai pu accomplir ce travail. Je suis impatient de continuer à contribuer à la recherche scientifique et de partager mes connaissances avec la communauté scientifique malienne, africaine et internationale.

Propos recueillis par Massa Kanté

Related articles