Le Mali a renouvelé son «engagement indéfectible» envers les idéaux d’unité, de solidarité et d’intégration africaine à l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée chaque année le 25 mai. Comme ces dernières années, l’événement a été célébré à la Tour de l’Afrique par la montée des couleurs en présence du Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga. À ses côtés, des membres du gouvernement, des ambassadeurs africains et des communautés africaines vivant au Mali. Ce fut aussi le point de départ de la «Semaine de l’intégration africaine» (SNIA 2025).
La célébration de la «Journée de l’Afrique» est un acte symbolique par lequel le Mali continue de réaffirmer sa volonté de «bâtir une Afrique unie et intégrée, adossée à la coopération, au dialogue et au développement régional». La montée des couleurs des 55 États du continent africain avec l’hymne du Mali a été le fait marquant de la cérémonie organisée le 25 mai 2025 à la Tour de l’Afrique de Faladié, Bamako. Présidant l’événement, le Premier ministre Abdoulaye Maïga s’est réjoui de la grande mobilisation des communautés africaines vivant au Mali. Il a ensuite rappelé que le Mali est l’un des fondateurs de l’Organisation de l’union africaine (OUA) le 25 mai 1963 à travers le président Modibo Kéita. C’est ce qui explique l’attachement profond de notre pays à l’intégration africaine inscrite dans nos constitutions.
Le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga, a présidé la cérémonie de montée des couleurs à la Tour de l’Afrique à l’occasion de la Journée de l’Afrique
«Dans la Constitution, nous avons toujours inscrit que le Mali est prêt à abandonner tout ou partie de sa souveraineté au nom de la consolidation de l’unité africaine», a rappelé le Général de division Abdoulaye Maïga. Selon le chef du gouvernement, cette commémoration renvoie à de nombreux défis qui doivent nous exhorter à «un engagement véritable contre l’oppresseur et la manipulation». Autrement, il est temps que les Africains engagent le «combat pour la dignité» pour reprendre en main le destin de nos États, de notre continent. Une nécessité comprise par les pères fondateurs de la Confédération des États du Sahel (AES). Le PM n’a pas manqué de rappeler que ce combat est porté par «des peuples déterminés à mettre fin à l’exploitation et à reconquérir leur souveraineté». Il a surtout déploré, 63 ans après la création de l’Organisation de l’unité africaine, la perpétuation des mêmes brimades qui ont motivé sa création.
Symbole de l’engagement du Mali en faveur de l’intégration africaine, la Tour d’Afrique de Bamako abrite les festivités de la Journée de l’Afrique
L’Afrique demeure toujours victime du néocolonialisme qui se manifeste par une mauvaise gouvernance de nos États et aussi par des conflits armés, notamment dans le Sahel, en République démocratique du Congo… qui entravent la vraie intégration de nos peuples, de gouvernance. «En ce jour historique et hautement symbolique, nous renouvelons notre engagement à œuvrer pour une intégration socio-économique véritable et une Afrique résolument unie», a affirmé sur les réseaux sociaux Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Des diplomates africains à la célébration de l’intégration africaine à la Tour de l’Afrique
À noter que dans le cadre de la «Semaine de l’intégration africaine» (SNIA 2025), le ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a organisé le 29 mai 2025 une journée de salubrité à la place de l’Alliance des États du Sahel (AES) à Kalaban Coura. C’était en présence du ministre Mossa Ag Attaher et des ambassadeurs du Niger, du Burkina Faso et du Maroc, ainsi que de nombreux membres de la communauté africaine résidant au Mali. Cette action citoyenne de nettoyage témoigne d’un engagement commun en faveur d’un cadre de vie sain et d’un vivre-ensemble harmonieux.
Des responsables des communautés africaines à la montée des couleurs à la Tour de l’Afrique à l’occasion de la Journée de l’Afrique
Elle vise également à renforcer les liens de fraternité, de solidarité et d’unité entre les peuples africains, en cohérence avec l’esprit de la Semaine de l’intégration. La SNIA s’est poursuivie avec la volonté de mettre en lumière la richesse de la diversité africaine et de faire avancer l’idéal d’une Afrique unie. À noter que, depuis 2021, la Journée de l’Afrique et la Semaine de l’intégration sont des initiatives phares du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, pour renforcer les liens entre les peuples africains.
La semaine de l’intégration africaine a été marquée par une Journée de salubrité à la Place de l’Alliance des Etats du Sahel à Bamako
Le 25 mai 1963, 32 États ont créé l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Addis-Abeba, en Éthiopie. Parmi les chefs d’État fondateurs, les avis divergeaient sur sa nature. Menés par le président du Ghana, Kwame Nkrumah, les partisans du fédéralisme s’opposaient aux tenants d’une «Afrique des États» alignés derrière le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Ces derniers ont réussi à imposer leur vision. C’est pourquoi l’OUA est devenue un outil de coopération et non d’intégration entre les États. Mais, depuis sa création, la Journée de l’Afrique est célébrée tous les 25 Mai. À noter que l’OUA est devenue Union africaine (UA) en 2002 à Durban (Afrique du Sud) en application de la «Déclaration de Syrte» (Libye) du 9 septembre 1999.
La montée des couleurs africaines et la SNIA, au-delà de leur aspect symbolique, illustrent la volonté ferme du Mali de promouvoir la coopération régionale, le dialogue entre les peuples et la construction d’un avenir commun fondé sur la paix, le progrès et la solidarité !
Moussa Bolly
NUIT DE L’INTEGRATION AFRICAINE
La culture célébrée comme le ciment de nos identités et un levier stratégique du développement
La SNIA (Semaine nationale de l’intégration africaine) a pris fin le samedi 31 mai 2025 «la Nuit de l’Intégration africaine» au CICB sous la présidence du ministre Mossa Ag Attaher. Placée sous le signe de la fraternité, de la culture et de la cohésion, l’événement a rassemblé des ministres, des ambassadeurs, des représentants d’organisations africaines, des leaders communautaires et un large public venu vivre un moment d’unité autour des valeurs partagées du continent africain.
La soirée a démarré par une visite des stands installés par les communautés africaines vivant au Mali. Chacun d’eux exposait des symboles et des éléments culturels représentatifs de leur pays. Les officiels et les invités ont pu ensuite déguster des mets traditionnels africains, «véritable vitrine culinaire de la diversité gastronomique du continent». La soirée a été émaillée de prestations musicales en live, des danses traditionnelles et d’un défilé des différentes communautés en tenues traditionnelles.
La Semaine de l’intégration africaine a pris fin le 31 mai 2025 au CICB pas la dégustation des mets africains
Comme on peut le constater, cet événement a mis en lumière la richesse des cultures africaines et leur rôle dans la consolidation de l’intégration continentale. Le ministre Mossa Ag Attaher a rappelé que cette intégration ne saurait se construire sans la culture, ciment de nos identités et levier stratégique pour un développement commun. La Nuit de l’Intégration africaine restera donc dans les mémoires comme «un moment de communion, renforçant les liens entre les peuples, dans la joie, la connaissance mutuelle et la fierté d’appartenir à un même continent» !
M.B