Surnommée « le Rossignol du Bélédougou », Mariam Bagayoko a été honorée à Londres (Angleterre) pour l’ensemble de sa carrière musicale.
Elle est en effet lauréate du « Aga Khan Music Awards 2025 » (AKMA2025). À 87 ans, cette légende de la musique connaît ainsi sa première
vraie consécration d’une longue et brillante carrière dédiée à la promotion et à la préservation du patrimoine sonore du Bélédougou.
« Ce prix vous est décerné pour votre dévouement passionné et indéfectible à élever et transmettre le patrimoine musical du Mali, en particulier auprès des
femmes et des jeunes filles, au travers de chants et de danses qui dynamisent, enchantent et ouvrent les cœurs à travers le monde » ! C’est ainsi que le jury a justifié le choix porté sur Mariam Bagayoko comme lauréate du «Aga Khan Music Awards 2025 » (AKMA 2025). Chanteuse, danseuse et instrumentiste de renom, le « Rossignol du Bélédougou » (région naturelle et terroir artistique du pays) a été ainsi honorée pour l’ensemble de sa carrière
artistique. À 87 ans, cette légende de la musique connaît ainsi sa première vraie consécration d’une brillante carrière qui lui a permis d’incarner la mémoire vivante du patrimoine sonore du Bélédougou.
Légende vivante, Mariam Bagayoko est particulièrement reconnue pour la puissance de ses interprétations dans la pure tradition vocale bambara, pour sa maîtrise du yabaara (un grand instrument constitué d’une calebasse qu’on secoue pour produire une mélodie d’accompagnement), ainsi que pour sa manière unique de danser sur le balafon. C’est fort logiquement qu’elle est considérée comme la « Reine du n’goussounbala », un grand balafon doté de calebasses particulièrement résonnantes, un instrument propre à la région du Bélédougou.
L’artiste de renom continue de jouer un rôle essentiel dans la préservation des traditions musicales et chorégraphiques du Mali, du terroir bamanan de
Bélédougou notamment. Son projet « Tiébilentié », à Diakaman, met en lumière les acrobates et guérisseurs traditionnels qui pratiquent un art exigeant une grande maîtrise de soi et une discipline rigoureuse, souvent accompagnés du n’goussounbala. Elle a également accompagné des femmes et de jeunes filles au Mali dans la pratique de la musique traditionnelle, assurant ainsi la transmission du patrimoine malien aux générations futures.
Les « Aga Khan Music Awards » ont été créés en 2018 par feu Son Altesse le Prince Karim Aga Khan IV. Ces prix récompensent et soutiennent la créativité, le potentiel et l’esprit d’entreprise exceptionnels dans l’interprétation, la création, l’éducation, la préservation et la revitalisation de la musique dans les
sociétés du monde entier où les musulmans sont fortement présents. Les lauréats du troisième cycle ont été révélés le 4 novembre 2025 et seront mis à
l’honneur lors d’une cérémonie de remise des prix le 22 novembre 2025, au Southbank Centre de Londres, en Angleterre.
Cette cérémonie sera le point d’orgue d’un festival de quatre jours célébrant les « Musiques du Grand Est de l’Angleterre », présenté par l’AKMA en
collaboration avec l’EFG London Jazz Festival. Il faut rappeler que Hamadoun Bocoum alias Afel figurait aussi parmi les lauréats des « Aga Khan Music
Awards 2022 ». Tout comme Mariam Bagayoko, il avait été récompensé pour l’ensemble de sa carrière.
Les lauréats se partagent une dotation de 500 000 dollars ainsi que des opportunités de développement professionnel. Celles-ci comprennent des
commandes pour la création de nouvelles œuvres, des contrats d’enregistrement et de gestion d’artistes, un soutien à des initiatives
pédagogiques pilotes et des missions de conseil technique ou de commissariat d’exposition pour des projets d’archivage, de préservation et de
diffusion musicale. La première cérémonie des Music Awards a eu lieu à Lisbonne, au Portugal, en mars 2019. Elle était coorganisée par la Fondation
Calouste Gulbenkian et la municipalité de Lisbonne, et a réuni une constellation des plus grands talents musicaux du monde musulman.
Quant au Réseau Aga Khan de développement (AKDN), il se donne pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes dans le besoin, principalement en Asie et en Afrique, sans distinction d’origine, de confession
ou de genre. Cette organisation philanthropique applique une approche de développement multidimensionnelle afin d’aider les communautés et les individus à atteindre l’autonomie.
Moussa Bolly
diasporaction.fr

