Réunis à Bamako pour la deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), les dirigeants sahéliens ont été marqués par une allocution forte et directe du Président de la Transition du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré. Un discours dense, grave et imagé, porté par un appel pressant à l’unité face aux menaces qu’il estime grandissantes pour l’Afrique de l’Ouest.
Dès l’entame, le Chef de l’État burkinabè a tenu à rendre un hommage appuyé aux forces combattantes des pays membres de l’AES, soulignant que leur engagement et leurs sacrifices sur le terrain rendent possibles ces rencontres au sommet, où se prennent des décisions au nom des peuples sahéliens.
Adoptant un ton à la fois solennel et combatif, le Capitaine Traoré a mis en garde contre un péril qu’il qualifie « d’hiver noir », annonciateur, selon lui, de conflits, de fractures internes et de manœuvres de déstabilisation venues de l’extérieur. Évoquant le précédent du « printemps arabe », il a exhorté les peuples africains à tirer les leçons du passé afin d’éviter la reproduction de scénarios aux conséquences dévastatrices.
L’AES, un bouclier face aux tempêtes annoncées
Pour le Président burkinabè, la naissance de la Confédération des États du Sahel répond à une logique de prévention et d’anticipation. Elle constitue, selon lui, un rempart collectif face aux turbulences à venir. À travers des images fortes — le feu pour se réchauffer, les manteaux pour se protéger, les montagnes pour briser les vents violents — il a illustré les efforts engagés par les États membres pour consolider la solidarité, la souveraineté et la résilience communes.
Il a néanmoins déploré l’action de certains acteurs internes qu’il accuse de saper cette dynamique, par la division, la désinformation et la propagation de discours de haine, notamment dans certains médias et sur les réseaux sociaux.
Sans détour, le Capitaine Ibrahim Traoré a dénoncé les rhétoriques de division, les appels à peine voilés à la violence et ce qu’il perçoit comme une complaisance à l’égard de l’impérialisme. À ses yeux, l’Afrique de l’Ouest se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : choisir l’unité durable pour préserver sa dignité ou s’enfoncer dans un chaos favorable au pillage de ses ressources.
Lucidité, responsabilité et apaisement
Conscient des défis et des lenteurs inhérents à un projet de transformation aussi ambitieux, le Président burkinabè a néanmoins réaffirmé sa confiance dans les peuples de l’AES. Il a appelé à la vigilance, à la maîtrise de soi et à des réponses pacifiques face aux provocations, privilégiant la sensibilisation, la pédagogie et le dialogue plutôt que la confrontation violente.
« L’AES va évoluer, l’AES va grandir », a-t-il insisté, exhortant à la lucidité et à l’unité face aux tentatives de manipulation. Convaincu de la résilience des populations sahéliennes, il a assuré que la Confédération triomphera du terrorisme, affirmera sa voix sur la scène internationale et trouvera pleinement sa place dans le concert des nations.
Une conviction affirmée dans l’avenir du Sahel
Clôturant son intervention sur une note à la fois spirituelle et fédératrice, le Capitaine Ibrahim Traoré a invoqué la protection divine pour les peuples de l’AES, rappelant que l’avenir du Sahel se construira par ses propres filles et fils. Un message à la fois d’alerte et d’espérance, qui aura profondément marqué cette deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel.
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