La Confédération des États du Sahel (AES) a réaffirmé, ce mardi, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, sa détermination à renforcer la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme. Cette prise de parole s’est tenue lors d’une réunion publique d’information consacrée à la relance des efforts régionaux contre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
S’exprimant au nom des trois États membres de l’AES, l’Ambassadeur Issa Konfourou, Représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, a insisté sur la vision commune de la confédération, articulée autour de trois piliers : défense, diplomatie et développement. Une vision qui vise à concilier affirmation de la souveraineté et recherche de partenariats internationaux efficaces.
Selon l’AES, la montée du terrorisme en Afrique de l’Ouest et son extension géographique soulignent l’urgence d’une réponse collective. Les populations sahéliennes subissent depuis plus d’une décennie, rappelle l’Ambassadeur, « un terrorisme imposé et soutenu par des sponsors étatiques étrangers », ciblant civils, infrastructures essentielles et services sociaux.
Réinstaurer la confiance et refonder la coopération régionale
Parmi les messages forts adressés à la communauté internationale figure la nécessité de « reconstruire la confiance » entre États d’Afrique de l’Ouest. L’AES plaide pour une nouvelle architecture de coopération, affranchie, selon son représentant, « des ingérences extérieures hostiles, des sanctions illégales et des menaces d’interventions militaires ».
L’ambassadeur Konfourou a insisté :
« La lutte contre le terrorisme doit rester une lutte régionale et internationale, menée dans le strict respect de la souveraineté de nos États et de nos choix stratégiques. »
L’intervention a également mis en exergue les attentes de l’AES envers les Nations Unies. Si la confédération reconnaît l’importance du Conseil de sécurité, elle appelle à des engagements « concrets, rapides et adaptés aux réalités sahéliennes ». L’exemple de la MINUSMA — jugée inadaptée aux besoins du Mali — a été cité comme illustration de la nécessité de revoir les mandats onusiens dans la région.
Priorités : finances criminelles, rançons et aide humanitaire insuffisante
L’AES demande une coopération internationale renforcée dans deux domaines critiques :
la lutte contre les circuits financiers criminels alimentant le terrorisme,
l’interdiction et la prévention du paiement de rançons aux groupes armés.
L’ambassadeur s’est également dit « particulièrement préoccupé » par la faible mobilisation de l’aide humanitaire. À ce jour, seuls 14 % des besoins des populations sahéliennes sont couverts, un niveau jugé alarmant compte tenu de la gravité de la crise.
Une initiative soutenue par la Sierra Leone et la CEDEAO
Le débat au Conseil de sécurité intervient à l’initiative de Julius Maada Bio, Président de la Sierra Leone et président en exercice du Conseil. Élu en juin 2025 à la présidence tournante de la CEDEAO, l’ancien militaire multiplie les efforts pour rapprocher l’AES de l’organisation ouest-africaine et de l’ensemble des partenaires internationaux.
Le 16 septembre dernier, il s’était d’ailleurs entretenu avec le capitaine Ibrahim Traoré à Ouagadougou, dans le cadre de ce rapprochement.
rédaction
diasporaction.fr

